Lors du dernier Festival de Cannes, quelques films notamment en sélection officielle ont mis en valeur des personnages d’artistes. Tour d’horizon.

En France, on connaît le cinéaste islandais Hlynur Pálmason, pour Godland (2022), un récit épique d’une traversée de l’île par un prêtre au XIXe siècle. Présenté hors compétition, son nouveau film, L’Amour qu’il nous reste, déroule la chronique intime d’un couple qui se sépare sans y parvenir. « J’ai commencé ce film en 2017 », explique le cinéaste sur une terrasse du palais des festivals. Le personnage de l’épouse est artiste. Elle produit des œuvres gigantesques qu’elle travaille en plein champ. Les formes sont dessinées par les saisons, la rouille, la pluie, la moisissure… « C’est mon propre travail », confie le cinéaste. L’Amour qu’il nous reste devient ainsi une réflexion sur le temps long et les traces qu’il imprime dans les films, sur les toiles… et les êtres. Dans L’Inconnu de la Grande Arche, Stéphane Demoustier retrace la construction de l’Arche de La Défense et livre une belle évocation de Johan Otto Von Spreckelsen, l’architecte qui voit son œuvre lui échapper. L’auteur de Borgo (2023) s’intéresse notamment à la relation compliquée que ce dernier tisse avec Paul Andreu. Le Français sait louvoyer pour imposer ses idées aux politiques. Le Danois, lui, ne veut rien céder et court à sa perte. La construction d’un bâtiment, réponse à une commande publique, peut-elle être vraiment un mode d’expression ? Cinéaste américaine, Kelly Reichardt revient en compétition deux ans après Showing up, un portrait d’artiste. The Mastermind met en scène un vol. Dans les années 1970, J. B., un héros falot, met en place le casse du musée de sa ville et s’empare de quatre œuvres d’Arthur Dove (1880-1946). Incapable de revendre son butin, il se retrouve à errer sur les routes américaines en pleine guerre du Vietnam. Par ce crime, J. B. bascule de la bourgeoisie à la contre-culture. Il garde quelque chose de L’Étranger d’Albert Camus dans son apathie face au chaos du monde. Interrogée sur Arthur Dove lors de la conférence de presse à Cannes, Kelly Reichardt semblait s’identifier à ce peintre américain, à ces petits formats qui ressemblaient à « ce petit musée, à ce petit casse, à ce petit film… ». Depuis ses débuts avec River Grass (1994), Reichardt raconte en effet des petites histoires dans un pays gigantesque. Mais les petits maîtres ont parfois de grandes inspirations.
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Cannes 2025, l’artiste, l’architecte et le voleur
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°787 du 1 juillet 2025, avec le titre suivant : Cannes 2025, l’artiste, l’architecte et le voleur





