Manuscrits, estampes et éditions rares s’exposent au Carreau du Temple, où se réunit chaque année en juin l’élite du marché du livre ancien.

Paris. Le Salon international du livre rare et des arts graphiques revient du 13 au 15 juin au Carreau du Temple, dans le 3e arrondissement de Paris, au cœur du quartier du Marais. Il occupe ce lieu pour la deuxième année consécutive, après avoir longtemps exposé au Grand Palais. Organisé par le Syndicat national de la librairie ancienne et moderne (Slam) depuis 1984, cet événement est LE rendez-vous des collectionneurs, bibliophiles, amateurs d’art et professionnels du marché du livre ancien et des arts graphiques.
Le salon réunit cette année 105 exposants venus du monde entier : libraires spécialisés (89 dont 27 étrangers), marchands d’autographes, galeristes d’estampes et de dessins, éditeurs et artisans du livre. Les visiteurs peuvent ainsi découvrir une vaste sélection d’œuvres allant des manuscrits médiévaux aux avant-gardes contemporaines, en passant par des imprimés rares, des gravures, des reliures d’art et des éditions originales.
« Malgré un environnement réglementaire de plus en plus contraignant et un contexte politico-économique incertain, en France comme à l’international, le marché du livre ancien affiche une belle vitalité, observe Jean-Marc Dechaud, président du Slam. Il reste porté par un réseau actif de collectionneurs et d’amateurs éclairés. Tandis que la clientèle historique vieillit, une nouvelle génération de bibliophiles fait peu à peu son entrée, encore à fidéliser. »

La libraire Anne Lamort (Paris) dévoile une collection de livres sur les petits métiers de Paris et la vie quotidienne sous l’Ancien Régime, parmi lesquels le premier tirage des Cris de Paris ou Études prises dans le bas peuple, d’Edme Bouchardon, comprenant une suite complète des 60 gravures du comte de Caylus, avec une reliure du XIXe siècle orné du monogramme des frères Goncourt (15 000 €). La librairie Lardanchet (Paris) expose une édition originale du poème épique Chevaux de minuit. Paris et Cannes, Aux bons soins du Degré quarante et un, 1956, écrit par la baronne Hélène d’Oettingen (1887-1950) sous le pseudonyme de Roch Grey, illustré par Picasso (85 000 €). Le libraire Henri Vignes (Paris) présente quant à lui un ensemble composé d’une centaine de portraits photographiques originaux d’écrivains, des tirages d’époque (XIXe et XXe siècles), pour des prix situés entre 200 et 1 000 euros ; tandis que Laurent Auxietre (Le Manuscrit français, Versailles) expose le manuscrit de travail de l’un des plus fameux poèmes de Paul Éluard, « Comprenne qui voudra », composé en réaction au supplice des femmes tondues pendant l’épuration à la Libération de la France, à l’été 1944. Il s’agit d’un document avec caviardages et corrections sur papier quadrillé à l’encre bleue. Enfin, citons un livre d’Heures complet orné de 33 figures enluminées sur vélin imprimé à Paris par Germain Hardouin, vers 1522, provenant de la bibliothèque personnelle de Louise de Clermont (1504-1596), une dame de compagnie de la reine Catherine de Médicis (50 000 €). Relevons aussi la présence de l’éditeur et galeriste Yvon Lambert (Paris) qui expose au salon pour la première fois. Il y présente notamment une nouvelle parution réalisée en collaboration avec l’artiste Miquel Barceló.
L’édition 2025 met à l’honneur le Musée Alekos-Fassianos (Athènes), dévolu à l’œuvre du peintre grec (1935-1922). Une exposition spéciale présente ainsi son univers esthétique, offrant une perspective sur son travail et son influence dans le domaine des arts graphiques.

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Trésors imprimés et manuscrits rares à Paris
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°657 du 6 juin 2025, avec le titre suivant : Trésors imprimés et manuscrits rares à Paris





