Jean-Marc Dechaud : « Une nouvelle génération de bibliophiles demande à être stabilisée »

Cette année, nous enregistrons 105 inscriptions, dont 89 libraires (27 sont étrangers), un galeriste, 8 éditeurs et 7 artisans du livre (restaurateurs et relieurs). La librairie parisienne d’Alexis Noqué et Guillaume Clément, qui a repris la librairie lyonnaise L’Ancre Aldine, y exposent pour la première fois. Des libraires qui n’avaient pas participé au salon l’an dernier sont présents, comme la librairie Sinibaldi (Montreuil), la librairie Éric Fosse (Paris), la librairie Claude Buffet (Paris) ou encore un nouvel exposant étranger, l’Allemand Fritz Neidhardt. Relevons aussi la présence de l’éditeur et galeriste Yvon Lambert qui expose au salon pour la première fois – il y présente notamment une nouvelle parution avec l’artiste Miquel Barceló.

Alekos Fassianos (1935-2022) est un artiste et illustrateur grec qui a vécu en France dans les années 1960 – aucune rétrospective n’avait jusque-là été présentée en France. Il réunit les différentes composantes du salon grâce à son univers esthétique : peintre et écrivain, il a illustré de nombreux ouvrages – dont ceux de Guillaume Apollinaire ou de Jean Cocteau – et a créé des publications à tirage limité avec des éditeurs tels Bruno Roy ou André Biren.

Comme chaque année, les libraires offrent aux visiteurs de découvrir des documents exceptionnels ou inédits, depuis les enluminures jusqu’aux avant-gardes du XXIe siècle. Cette année, sont notamment présentés un ensemble de documents autographes et imprimés de Franz Kafka jamais montré au public, des éditions originales de Paul Valéry, des correspondances de Juliette Drouet et Victor Hugo, des lettres de Résistance de Paul Éluard et Louis Aragon ou encore un manuscrit enluminé de Guillaume de Lorris et Jean de Meung, Le Roman de la Rose, vers 1350… Par ailleurs, Robert Combas vient le dimanche 15 juin pour dédicacer ses récents ouvrages.

Malgré les difficultés croissantes relatives aux différentes réglementations imposées aux libraires et les incertitudes liées au contexte politico-économique, le marché du livre ancien reste très vivant en France, soutenu par un réseau solide de collectionneurs et d’amateurs passionnés. La clientèle traditionnelle vieillissante est peu à peu remplacée par une nouvelle génération de bibliophiles qui demande à être stabilisée. Le prix du Jeune Bibliophile attribué sur le salon depuis l’an dernier a pour vocation d’encourager et de stimuler cette nouvelle génération et de mettre en lumière les collections de ces jeunes collectionneurs.