Ventes aux enchères

Les ventes d’Art asiatique font bonne figure à Paris

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 13 janvier 2021 - 519 mots

L’art asiatique a remporté un franc succès chez Sotheby’s et Christie’s, qui ont enregistré des enchères millionnaires pour les bronzes dorés.

Bouddha Maravijaya, Royaume de Dali, Province de Yunnan, XIIe siècle, cuivre doré, h. 30 cm, lot vendu 2,674,500 €. © Sotheby's
Bouddha Maravijaya, Royaume de Dali, Province de Yunnan, XIIe siècle, cuivre doré, h. 30 cm, lot vendu 2,674,500 €.
© Sotheby's

Paris. Malgré une semaine asiatique moins ambitieuse cette année, avec moins de ventes programmées à Paris suite à la crise sanitaire, Christie’s et Sotheby’s ont largement dépassé leurs estimations, atteignant un produit global de 14,5 millions d’euros contre une estimation haute cumulée de 6,8 millions d’euros.

Christie’s a ouvert le bal le 10 décembre avec une vacation comprenant 205 lots. 155 ont trouvé preneur, soit un taux de ventes de 75 %, pour un total de 8,8 millions d’euros – largement au-dessus de son estimation haute fixée à 4 millions. La vente a été marquée par deux grandes statues tibétaines de Bodhisattvas en bronze doré du XIIIe siècle qui ont chacune dépassé leur estimation de départ : l’une, représentant Vajrapani a été adjugée 1,9 million d’euros (est. 70 000 à 90 000 €) quand l’autre, représentant Avalokiteshvara, s’est vendue 1,7 million d’euros (est. 80 000 à 120 000 €). Les objets en jade ont également remporté un vif succès. Un brûle-parfum chinois, dynastie Qing, époque Qianlong (1736-1795) a été emporté à 275 000 euros (est. 40 000 à 60 000 €), tandis qu’un panneau en jade vert épinard formant le plateau d’une table, Chine, dynastie Qing, XIXe siècle, a trouvé acquéreur à 250 000 euros (est. 20 000 à 25 000 €).

« Les Chinois ne pouvaient se déplacer »

Le lendemain, Sotheby’s donnait le coup d’envoi de sa vacation avec elle aussi un résultat bien supérieur à celui qu’elle escomptait, puisqu’elle a récolté 5,7 millions d’euros, au-delà des 2,7 millions attendus. Parmi les 206 lots vendus sur les 271 présentés figurait notamment une sculpture du bouddha Mâravijaya en bronze doré, Royaume de Dali, Province du Yunnan, XIIe siècle [voir ill.], qui s’est envolée à 2,6 millions d’euros, soit huit fois son estimation haute. Autre performance, un pot à eau en bronze doré et émaux cloisonnés, marque et époque Qianlong, a été adjugé 226 800 euros, sur une estimation de 30 000 à 40 000 euros.

À Drouot, peu de ventes ont été programmées contre une dizaine l’an passé. Si aucune enchère millionnaire n’a été obtenue, quelques adjudications ont retenu l’attention. Ainsi, le 10 décembre, la maison Doutrebente a dispersé une collection d’arts d’Asie qui a totalisé 1,9 million d’euros avec pour pièce phare une paire de boîtes en laque en forme de pêche – symbole de longévité –, époque Qianlong (1735-1796), qui a trouvé preneur à 256 000 euros. Un peu plus tôt dans la semaine, AuctionArt vendait une verseuse zoomorphe « gong » en bronze, du style de la dynastie des Shang pour 228 600 euros.

« Les ventes se sont plutôt bien passées aux vues des circonstances et même si le marché s’est un peu restreint du fait que les Chinois ne pouvaient se déplacer – certaines choses se sont un peu moins bien vendues –, ils ont quand même des yeux partout. Il y a toujours de l’appétence pour les bronzes dorés, les porcelaines et les objets en jade », a souligné l’expert Alice Jossaume (Cabinet Portier).

Toutes les estimations sont indiquées hors frais acheteurs tandis que les résultats sont indiqués frais compris.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°558 du 8 janvier 2021, avec le titre suivant : Les ventes d’Art asiatique font bonne figure à Paris

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