Antiquaire - Galerie

PORTES OUVERTES

Le printemps des quartiers d’antiquaires et de galeries réduit la voilure

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2018 - 736 mots

PARIS

Art Saint-Germain-des-Prés ne participera pas cette année au rendez-vous annuel des trois quartiers du centre de Paris, qui organisent leur traditionnelle manifestation. Ouverture nocturne et sélection des plus belles pièces.

Paire de coffrets en marqueterie Boulle
Paire de coffrets en marqueterie Boulle, vers 1715, présentée par la galerie Léage lors de la prochaine Nocturne Rive droite.
© galerie Léage

Début juin, les quartiers de Paris concentrant le plus grand nombre d’antiquaires et de galeries – le faubourg Saint-Honoré, le Carré Rive Gauche et Saint-Germain-des-Prés – ont pris pour habitude d’ouvrir grand leurs portes. Pourtant, une des manifestations manque à l’appel : Art Saint-Germain-des-Prés. « Cette année, l’événement se met en sourdine et nous en profitons pour faire peau neuve. En attendant son retour, nous animons depuis un an “le jeudi des Beaux-Arts“, le premier jeudi du mois, avec une édition spéciale le 7 juin, jour anniversaire », explique Odile Aittouarès (Galerie Berthet-Aittouarès). Ainsi, vingt-quatre galeries de la rue des Beaux-Arts et celles aux extrémités – rue de Seine et rue Bonaparte – se donnent rendez-vous, de 18h à 21h. Essentiellement dominée par l’art moderne et contemporain, la manifestation rassemble également les arts premiers et une poignée de galeries de design. En déambulant dans le quartier, on peut découvrir un ensemble de poupées Kachina des Indiens Hopi d’Arizona présentées à galerie Flak (2 000 à 10 000 €), une sélection d’œuvres de Marie-Claude Bugeaud (1941) à la galerie Berthet-Aittouarès (1 500 à 12 000 €) ou de Ronan Barrot (1973) chez Claude Bernard.

Pour le reste, rien ne change : les autres événements « historiques » sont toujours présents. Le 31 mai, le Parcours Saint-Germain lance les festivités. Cette 18e édition met à l’honneur « L’art de la forme », soit la manière dont les artistes contemporains explorent les potentiels de la matière. Le 6 juin, la Nocturne Rive Droite réunit 54 participants le temps d’une soirée entre la rue du Faubourg Saint-Honoré et l’avenue Matignon. Comme à l’accoutumée, les organisateurs ont choisi une nouvelle thématique. « C’est le thème de l’ombre et la lumière qui a été retenu, thème universel qui permet de dynamiser davantage la manifestation », souligne Guillaume Léage, président du comité d’organisation. La galerie Guillaume présente des œuvres de l’artiste coréenne Bang Hai Ja, qui expriment subtilement les scintillements de la lumière (2 000 à 25 000 €) ; Tobogan Antiques, avec son exposition « Night and Day », montre une paire de torchères Le Jour et la Nuit, par Carrier-Belleuse ; la galerie Léage joue sur le clair-obscur avec des pièces en marqueterie Boulle, tandis que la galerie Talabardon & Gautier mise sur Vue de Saintes, prise de Lormont, par Courbet (autour de 450 000 €) et que la galerie Lelong, pour sa première participation, consacre ses espaces aux autoportraits de David Hockney, dont quatre sont réalisés sur iPad (15 000 à 200 000 €).

Le lendemain, pour dix jours, le Carré Rive Gauche lance sa 41e édition avec, lui aussi, un nouveau thème : la Dolce Vita. « Le soleil baignera les vitrines des galeries du quartier, un quartier unique au monde, puisqu’il offre un panorama complet sur 7 000 ans d’arts décoratifs. Pour cette édition, ce sont les plaisirs de la vie qui sont évoqués », explique Jean-Louis Herlédan, président de l’association depuis 2017. En tout, ce sont une centaine de galeries qui participent, et nombreuses sont celles qui se sont prêtées au jeu. Par exemple, la galerie Arcanes expose des clichés de Patrick Braoudé. L’acteur et réalisateur revient ainsi à sa première passion et invite avant l’heure le visiteur à se promener sur les plages de Normandie, entre air marin et douceur de vivre (300 à 3 000 €). Franck Baulme expose une Vue sur le Mont Etna à travers les ruines du temple grec de Taormina, 1871, de Carl Frederick Aagaard, évoquant la chaleur d’une journée d’été (autour de 60 000 €). Quant à la galerie Béalu, elle montre une Fontaine en majolique d’Urbino, atelier de Patanazzi, vers 1580, clin d’œil au film de Fellini (15 000 €).

« Tous les quartiers sont conscients qu’il faut que nous portions notre sujet de façon collective, alors nous attendons que les choses se stabilisent au sein du quartier Saint-Germain », confie Jean-Louis Herlédan, soutenu par Guillaume Léage qui espère bien « refaire alliance avec Saint-Germain, car la synchronisation des événements dynamise davantage Paris ».

Parcours Saint-Germain,
Du 1er au 10 juin, vernissage le 31 mai, de 18h à 21h.
Carré Rive Gauche,
du 7 au 16 juin, vernissage le 7, de 18h à 22h.
Jeudi des Beaux-Arts,
le 7 juin, de 18h à 21h.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°502 du 25 mai 2018, avec le titre suivant : Le printemps des quartiers d’antiquaires et de galeries réduit la voilure

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