Le marché de l’art s’interroge

Monde. Le rapport d’Artnet AG portant sur le premier semestre 2025 fait état d’une baisse de 8,8 % des ventes aux enchères dans le monde. Comme en 2024, ce sont les adjudications au-delà de 10 millions de dollars qui sont à la peine, connaissant une baisse de 43 %. Et comme l’an dernier, ce sont les ventes d’art contemporain qui piquent du nez (– 12,7 %) particulièrement l’« ultra-contemporain » (– 31 %). Christie’s Monde (– 1,9 %) baisse moins que Sotheby’s (– 14 %). La nouvelle contre-performance de Sotheby’s ne devrait pas arranger ses comptes en 2025. Le Guardian a pu mettre la main sur les comptes 2024 (non publics) de la maison de ventes de Patrick Drahi montrant une perte de 248 millions de dollars (211 M€), soit un doublement de ses pertes par rapport à 2023.

Ce ralentissement, qui affecte aussi les galeries et les foires, oblige les professionnels à s’interroger sur leur modèle. Plusieurs galeries américaines ont fermé récemment (Blum, Venus Over Manhattan, Kasmin…) tandis qu’en France des marchands ferment boutique pour opérer en appartement (Flak) ou prônent un ralentissement (Galerie Poggi). Kamel Mennour admet un peu benoîtement dans le rapport Artnet qu’il y avait « peut-être un peu trop d’argent sur le marché dans le passé » et que la contraction du marché va attirer de vrais amateurs d’art. Lui-même pense promouvoir un seul jeune artiste dans l’une des 8 à 9 foires à laquelle il participe chaque année.

Parmi les victimes figure le département des arts numériques que Christie’s a décidé de fermer. Le temps où la maison de ventes adjugeait un NFT (Everydays : The First 5 000 Days) près de 70 millions de dollars est bien loin.