Plusieurs galeries new-yorkaises, dont Clearing, Venus over Manhattan et Kasmin, cessent leurs activités, fragilisées par un marché en repli.

La pause estivale est souvent propice aux décisions radicales. Ainsi la galerie Clearing, basée à New York, a annoncé le 7 août 2025 la fermeture de son espace après ce qui sera sa dernière exposition. Fondée en 2011 dans le quartier de Bushwick à Brooklyn par l’artiste français devenu marchand d’art Olivier Babin, la galerie s’est rapidement développée. Dès 2012, elle ouvre une succursale à Bruxelles. En 2020, un troisième espace est inauguré à Los Angeles. Trois ans plus tard, considérant son espace de Brooklyn trop exigu, la galerie déménage à Manhattan. Ce déménagement marque le début d’un ralentissement, jusqu’à l’annonce de sa fermeture. En quatorze ans, Clearing a présenté plus de 200 expositions et représenté des artistes tels que Marguerite Humeau, Jean-Marie Appriou ou Harold Ancart.
Clearing n’est pas la seule galerie à avoir récemment baissé le rideau. Des galeries de taille variée, y compris des enseignes reconnues comme Venus over Manhattan et Kasmin, ont cessé leur activité. Venus over Manhattan, fondée en 2012 par le collectionneur Adam Lindemann, proposait une programmation éclectique allant d’Andy Warhol à Susumu Kamijo, en passant par Peter Saul, Alexander Calder ou Maurizio Cattelan. La dernière exposition de la galerie était consacrée à Susumu Kamijo.
La galerie Kasmin, ouverte en 1989 à Soho avant de s’installer à Chelsea, représentait quarante artistes, dont Joel Shapiro, Diana Al-Hadid et Judith Bernstein. À la suite du décès de son fondateur Paul Kasmin en 2020, la galerie a été reprise par Nick Olney et Eric Gleason. Ces derniers annoncent cependant l’ouverture prochaine d’une nouvelle structure portant leurs noms. La dernière exposition de Kasmin a été consacrée au travail de Danny Sobor.
Les galeristes concernés avancent plusieurs explications. Pour Olivier Babin, le « mauvais timing » d’un déménagement vers un lieu plus coûteux, conjugué à un ralentissement du marché de l’art, a précipité l’arrêt de Clearing. Adam Lindemann de Venus over Manhattan, de son côté, évoque sa lassitude face à l’emprise des foires et au manque de solidarité entre galeries.

Le modèle économique traditionnel des galeries est de plus en plus bousculé. Selon Elisa Carollo, dans un article pour The Observer, l’écart entre des coûts fixes importants (loyers, participation aux foires, production des expositions) et des bénéfices incertains fragilise l’ensemble du secteur. La course à l’expansion, sans trésorerie suffisante, accroît la vulnérabilité des structures. S’ajoutent à cela les nouveaux rapports de force avec les artistes, les maisons de ventes… La crise sanitaire liée au Covid-19 est également pointée comme un facteur aggravant.
Plus tôt dans l’année, les galeries Mitchell-Innes & Nash et David Lewis ont cessé leurs activités. Mais cette vague de fermetures ne concerne pas uniquement New York ; à Los Angeles, la galerie Blum (anciennement Blum & Poe) a annoncé sa fermeture, son fondateur Tim Blum invoquant les mêmes raisons : lassitude et volonté de transition vers un modèle plus flexible.
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New York : trois galeries majeures mettent la clé sous la porte
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