Ventes aux enchères

Le commissaire-priseur Damien Leclère en difficultés économiques

Par Marie Potard · lejournaldesarts.fr

Le 30 août 2019 - 380 mots

MARSEILLE

La jeune maison de ventes originaire de Marseille, qui officie également à Drouot, s’apprêterait à déposer le bilan.

Selon plusieurs sources, le commissaire-priseur Damien Leclère (LECLERE - Maison de ventes) traverserait actuellement une période économique difficile, dont l’issue pourrait être un dépôt de bilan.

Pour Michel-Ange Flori, un entrepreneur varois amateur d’art, « cette information n’est pas officielle mais elle va l’être en début de semaine prochaine ». Le collectionneur a vendu par l’intermédiaire de Leclère des tableaux mi-juin, « mais à ce jour, je n’ai pas reçu les fonds des adjudications. Mes tableaux sont donc bloqués à Paris et personne ne veut prendre la responsabilité de me les rendre ». Selon lui, la maison de ventes a fermé ses portes fin juillet. « Le 27 août, j’ai contacté la société. Je suis tombé sur le répondeur qui indiquait qu’elle rouvrait le 18 août. Impossible de la joindre. J’ai donc fait un constat d’huissier et prévenu le Conseil des ventes volontaires (CVV) ».

Contacté par Le Journal des Arts, Damien Leclère n’a pas souhaité commenter aujourd’hui la situation.

Cette information déconcerte. Damien Leclère appartient à la nouvelle génération dynamique des commissaires-priseurs et à qui tout semblait sourire. Installé à Marseille depuis 2006, l’opérateur organise très vite une vingtaine de ventes par an et atteint rapidement un produit d’adjudication (PA) se situant aux alentours de 7 millions d’euros. Fort de son succès, le commissaire-priseur décide de s’implanter à Paris et rachète des parts de Drouot en 2015. Cette même année, son PA grimpe à 17 millions d’euros, pour culminer à 22,5 millions en 2017 et 2018, soit la 11e maison de ventes française. Entre 2014 et 2017, la maison a donc triplé son volume de ventes.  En 2017, son chiffre d’affaires (les commissions sur ventes) s’élevait à 4,5 millions d’euros.

Damien Leclère a par ailleurs développé autour de ses ventes un environnement culturel, avec des conférences, des interventions d’artistes…, tout en lançant de nouvelles spécialités comme le département de voitures de collection en 2016. En septembre 2016, c’était la consécration : en association avec Sotheby's France, il disperse aux enchères la collection Robert de Balkany pour 19,3 millions d’euros.

Mais justement, tout cela a un coût et l’opérateur dégageait une faible rentabilité, il était même déficitaire (-30 000 €) en 2017. Ceci explique sans doute les difficultés actuelles de l’opérateur.

Thématiques

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque