Ventes aux enchères

Le baromètre russe des ventes d’art contemporain toujours aussi bas

Par Emmanuel Grynszpan, correspondant à Moscou · lejournaldesarts.fr

Le 16 avril 2018 - 416 mots

MOSCOU / RUSSIE

Dans le contexte des sanctions contre la Russie, la vente annuelle d’art contemporain Vladey affiche un taux d’invendus de 50 %.

Alexander Vinogradov, Vladimir Dubosarsky, Natacha, 2010, huile sur toile, diptyque, 195 х 390 cm
Alexander Vinogradov, Vladimir Dubosarsky (1963, 1964), Natasha, 2010, huile sur toile, diptyque, 195 х 390 cm - Vente du 10 avril 2018 chez Vladey, Moscou - Estimation 50 / 70 K€ - Adjugé 70 000 €
Photo Vladey

Vladey, la référence en termes d’enchères d’art contemporain à Moscou, a frôlé le million d’euros lors de sa dernière vente le 10 avril. 108 lots estimés entre 1 000 et 160 000 euros étaient proposées dans les murs du Musée d’Art Contemporain de Moscou de la rue Petrovka. 

Malheureusement pour Vladey, la grande vente du printemps est mal tombée. La veille, une nouvelle vague de sanctions américaines avait fait dévisser de 8 % le marché financier russe et piquer du nez le rouble, en chute le jour même de près de 10 %. 

Plus de la moitié des œuvres (57) sont restées dans les mains des vendeurs. Des oeuvres d’artistes plutôt prisés par les collectionneurs russes ces dernières années comme l’excentrique Pavel Pepperstein (trois invendus) ou le peintre tchétchène Alexeï Kallima (un invendu).  Les toiles de Valeri Barykin (des dessins de pin-up soviétiques dans des poses assez vulgaires et qui irritent énormément les critiques d’art) n’ont pas trouvé preneur. Un triptyque de Vladimir Yankilevsky (décédé le 4 janvier dernier à Paris) estimé entre 130 000 et 160 000 euros est également reparti chez son vendeur. Une grande toile du chef de file du « conceptualisme moscovite » intitulée Femme au bord de la mer s’est tout de même vendue pour 60 000 euros pour une estimation entre 60 et 80 000 euros. 

Deux des peintres les plus demandés chez Vladey (Semion Faïbisovitch et Gueorgy Gourianov) se sont vendus sous la fourchette basse de l’estimation (Copines pour 60 000 euros alors que l’objectif visait 70 à 100 000 euros). L’aviateur de Gourianov est parti pour 80 000 euros alors que son vendeur en attendait entre 100 et 150 000 euros. 

Les meilleurs résultats ont été obtenus par le peintre Viktor Pivovarov, un autre représentant du « conceptualisme moscovite ». Son Malevitch dans la neige, mis en vente par les collectionneurs Ekaterina et Vladimir Semenikhin, a été adjugé 52 000 euros pour une fourchette d’estimation de 30 à 40 000 euros (ce qui a semblé un prix modeste à certains observateurs). Une sculpture de Vadim Sidur (15 000 euros) et une peinture d’Idnal Savchenkov (18 000 euros) ont nettement dépassé les estimations. Enfin, Natacha, une peinture vendue du duo Vladimir Dubosarsky et Alexandre Vinogradov est partie pour 70 000 euros, loin au-dessus de l’estimation. Mais une autre peinture du duo, Drapeau, a été totalement ignorée des acheteurs. 

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