Si certains lots ont été disputés, la vente d’objets napoléoniens est restée dans la fourchette basse des estimations.

Dans une salle comble chez Sotheby’s, mais réduite pour conserver une partie de l’exposition publique côté rue, le public était au rendez-vous pour assister à la dispersion d’une partie de la collection de Pierre-Jean Chalençon, le collectionneur fantasque passionné d’objets napoléoniens. Officiellement, il vendait : « pour passer à autre chose », même s’il continuera : « à manger dans de la vaisselle en vermeil ». Officieusement, il espère ainsi éponger ses dettes, creusées notamment par l’entretien de son Palais Vivienne, qui devait être vendu judiciairement aux enchères, mais dont le refinancement par une banque a été acté par le juge.
Il aura fallu 4h30 pour disperser les 111 lots (un seul retiré avant la vente), avec quelques longueurs et parfois des enchères poussives. Seuls treize lots n’ont pas trouvé preneur (soit un taux de vente de 90 %), tandis que plus de 50 % des pièces sont parties en deçà de leurs estimations hautes, à l’instar de la coiffeuse de Joséphine au château de Saint-Cloud, par Jacob, adjugée 180 000 euros au marteau, contre une estimation haute de 400 000.
Mais si la salle était remplie, peu de spectateurs ont enchéri – à quelques exceptions près, comme Tarik Bougherira, ancien complice de Chalençon et adjudicataire d’un buste en plâtre de l’Empereur. 90 % des enchères se sont déroulées au téléphone et sur Internet ; c’est désormais la norme.
Clou de la vacation, le bicorne attribué au chapelier Poupard, réalisé probablement pour l’Empereur et qui pourrait correspondre à celui offert par Napoléon au général Mouton lors de la bataille d’Essling en 1809, estimé 500 000 à 800 000 euros, n’a atteint que 280 000 euros au marteau (355 600 € frais compris) : le marché n’y a donc pas cru. Le fauteuil de trône n’a pas non plus fait d’étincelles, vendu 320 000 euros au marteau, sous son estimation basse, quand le premier codicille du premier testament de Napoléon est parti à 380 000 euros au marteau (est. 300 000 à 500 000 €).
En revanche, plusieurs lots ont créé la surprise, comme Napoléon franchissant les Alpes au col du Grand-Saint-Bernard, d'après Jacques-Louis David, de Jean-Baptiste Mauzaisse, estimé 30 000 à 50 000 euros et qui s’est envolé à 680 000 au marteau. Ou un Portrait de l’Impératrice Marie-Louise, de Marie-Guillemine Benoist, vendu 381 000 euros, contre une estimation haute de 80 000 euros – un record pour l’artiste.
Le marché des souvenirs napoléoniens reste mesuré. Exit les estimations trop élevées : il n’est pas prêt à payer au-delà de la juste valeur des œuvres.

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La vente Chalençon plafonne à 8,7 M€, le marché reste prudent
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