À la découverte du Carré Rive Gauche

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 23 avril 2008 - 391 mots

Une fois par an, les antiquaires du Carré Rive Gauche mettent le quartier en fête et présentent leurs plus belles trouvailles. Une initiative d’autant plus bienvenue que la rigueur budgétaire se profile à l’horizon, même si, selon Olivier Delvaille, président du Carré pour la seconde année : « Il y a toujours autant d’argent et le même désir d’acheter, mais les décisions sont plus longues. »

Révélateurs de l’évolution du marché, le mobilier contemporain et le design ont pris leurs marques ces dernières années au sein du quartier. La dynamique galerie D-Room en témoigne avec un one man show dédié au créateur Olivier Garcia, dont le mobilier devrait plaire à la gente masculine, puisqu’il est recouvert d’une laque employée dans la conception automobile. Éric Allart, qui est à la fois antiquaire, architecte d’intérieur et dessinateur, expose des miroirs-objets entièrement faits de métal.
Dans le domaine des tableaux et dessins, de jeunes marchands se sont aussi installés récemment rive gauche. Marie Watteau défend une ligne aux frontières des xixe et du xxe siècles, tandis que la galerie Bailly, tournée vers l’ultracontemporain, fait découvrir de jeunes plasticiens.

Le marché à la hausse
Pourtant, que ce soit dans les arts plastiques ou le design, les prix ne cessent de monter. Une situation qui pourrait aussi expliquer la prudence des acheteurs. Ces derniers vont-ils en conséquence se tourner à nouveau vers le mobilier ancien ? On sait que, depuis plusieurs années, seules les pièces exceptionnelles trouvent preneur, laissant sur le carreau 90 % de la marchandise moyenne. `
Là encore, selon Olivier Delvaille qui présente une commode en placage de bois de violette d’époque Louis XIV (au prix d’un petit studio parisien !), le moyen de gamme ne reviendra jamais au goût du jour. Et de conclure : « Nous sommes dans une année de Biennale des antiquaires. Donc même si les marchands souffrent de ne pas vendre assez, ils recherchent avec convoitise les pièces exceptionnelles qui seront montrées à la rentrée. Et comme ces œuvres ne sont pas légion, elles se négocient très chères. »
Au final, seuls le mobilier haute époque et les arts anciens chinois et japonais, que l’on trouve aussi au Carré Rive Gauche, résistent depuis des années à la spéculation.

Carré Rive Gauche, entre le quai Voltaire et la rue de l’Université, Paris, du 30 mai au 1er juin 2008
www.carrerivegauche.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°602 du 1 mai 2008, avec le titre suivant : À la découverte du Carré Rive Gauche

Tous les articles dans Marché

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque