Carré Rive Gauche : la recherche de l’éclat

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 21 mai 2008 - 712 mots

La perspective de la tenue de la XXIVe édition de la Biennale des antiquaires en septembre à Paris favorise une émulation dans le Carré, qui joue la carte de l’« excellence ».

Carré Rive Gauche

PARIS - Même pour une institution trentenaire comme le Carré Rive Gauche, il y a toujours un risque d’essoufflement. « Notre meilleur atout est ce que l’on expose dans nos galeries », explique le président du Carré, Olivier Delvaille, depuis quelques mois à ses troupes, soit une centaine d’adhérents – quinze de moins que l’an dernier. « Sans regret, commente l’antiquaire. Ces mauvais payeurs étaient loin d’être les meilleurs. » Placé « sous le signe de l’excellence » selon la campagne de communication, le Carré Rive Gauche ne devrait pas s’endormir sur ses lauriers cette année. « Beaucoup ont fait des efforts pour garder des objets meilleurs, plus originaux ou amusants que l’an dernier, affirme Olivier Delvaille. Je suis assez confiant car il s’agit d’une “année Biennale”, et cela booste toujours le marché. » La chasse aux trésors artistiques a déjà commencé pour chaque acteur du Carré, très motivé, qu’il participe ou non à la Biennale des antiquaires en septembre.
De curiosités en coups de cœur, on découvrira un crâne humain de la fin du XIXe siècle, modèle « montage à la Beauchère », à la galerie Guérin-Withofs ; un ours noir du Canada naturalisé chez Mathieu Lenorman ; une importante tête romaine de taureau en marbre blanc du milieu du IIe siècle après J.-C. à la galerie Chenel. Mais aussi, une sculpture en terre cuite représentant une petite fille endormie (vers 1900) par Joseph Chéret (frère du célèbre affichiste Jules Chéret) chez Marie Watteau ou, à la galerie Couvrat-Desvergnes, un cabinet de présentation en chêne sablé provenant de l’institut Guerlain sur les Champs-Élysées lors de son ouverture en 1939. Ou encore une impressionnante cloche à gibier en cuivre martelé (vers 1860) mesurant 2 mètres de large, commande unique pour un palais milanais destinée à présenter de grands gibiers entiers tels que des chevreuils ou des sangliers, à la galerie Hervouët. Parmi les expositions « découvertes », notons une rétrospective du céramiste René Buthaud (1886-1986) chez France A. de Forceville ; un ensemble de peintures abstraites des années 1950 et 1960 de l’artiste nantais Jorj Morin à la galerie Antoine Laurentin ; une exposition d’huiles sur panneau réalisées entre 1936 et 1968 par le peintre figuratif Antoine Martinez à la galerie Thierry Mercier. Ou encore Haïti, une série de 35 tirages couleur de la photographe Jane Evelyn Atwood chez Joëlle Mortier-Vallat. Les aficionados des XXe-XXIe siècles trouveront leur bonheur rue de Lille : Alain Fradin y présente une chaise longue Chariot (1972) de Paul Tuttle à structure tubulaire en acier chromé et assise en cuir brun clair, et la galerie Arums, une suspension en cristal Lolita (2008) dessinée par Ron Arad pour Swarovski, faisant défiler sur un bandeau des messages SMS envoyés par téléphone.
Parmi les objets d’art exceptionnels, signalons, chez Valérie Levesque, un rare vase chinois en porcelaine de Chine décoré en bleu de cobalt sous couverte des huit Immortels taoïstes, de la dynastie Ming, époque Jiajing (1522-1566). « Cette forme n’est à ce jour pas répertoriée et ce vase est à notre connaissance une pièce unique », précise l’antiquaire. Véronique Girard montre un extraordinaire vase en lapis-lazuli (1855), argent et vermeil de l’orfèvre danois Frédéric Jules Rudolphi. Le Jugement de Pâris (1805) par l’élève de David, Scott Pierre Nicolas Legrand de Lérant, provenant de l’ancienne collection du duc de Guines, trône à la galerie Golovanoff. La Présentation de Jésus au Temple d’après Paolo Véronèse pour les portes de l’orgue de l’église San Sebastiano à Venise, dessin à la pierre noire exécuté par Jean-Honoré Fragonard pour l’abbé de Saint-Non, figure en bonne place chez Artesepia. Robert Four présente un tapis « tuft main » réalisé par la manufacture Robert Four à Aubusson d’après une œuvre du peintre August Macke, tandis que la galerie Chevalier met à l’honneur la tapisserie contemporaine, notamment avec Fulguration rouge (1968), tissée à Aubusson d’après un carton de l’artiste Yves Millecamps.

CARRÉ RIVE GAUCHE, LE MEILLEUR DE L’ART

Du 30 mai au 1er juin, 11h-21h (dimanche 11h-18h), vernissage le 29 mai 18h-23h, quai Voltaire, rue des Saints-Pères, Université, Bac, Beaune, Verneuil, Lille, Allent, 75007 Paris, www.carrerivegauche.com.

CARRÉ RIVE GAUCHE

- Nombre d’adhérents : 100
- Spécialités représentées : archéologie, luminaires, argenterie, orfèvrerie, mobilier, bijoux, tableaux, cadres anciens, tapis, céramique, tapisserie, curiosités, dessins, horlogerie

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°282 du 23 mai 2008, avec le titre suivant : Carré Rive Gauche : la recherche de l’éclat

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