Entretien croisé

Francis Briest et Michel Rambert, coprésident d’Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan (Paris) et président d’Artcurial-Lyon-Michel (Lyon)

« Un hôtel des ventes en province doit être un lieu culturel »

Par Armelle Malvoisin · Le Journal des Arts

Le 22 septembre 2010 - 667 mots

Après Toulouse, Deauville et Monaco, la maison Artcurial étend son activité de ventes
aux enchères à Lyon. Pour quelle raison et sous quelle forme ?
F. Briest : Notre but est d’étendre notre maillage en France, pour être plus forts. Les collectionneurs sont souvent attachés à une société de ventes de proximité, à un commissaire-priseur de confiance qui leur garantit une qualité de services. C’est pour cela que nous nous sommes associés avec Michel Rambert, qui possède une société de ventes volontaires réputée à Lyon. Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan y a pris une participation capitalistique depuis septembre.

Comment s’est fait ce rapprochement ? 
M. Rambert : Je suis installé à Lyon depuis plus de vingt-cinq ans. D’abord associé à d’autres confrères, je mène seul mon activité de ventes publiques depuis douze ans et je connais Francis Briest depuis vingt ans, puisque nous étions associés au sein du groupe Gersaint. 

Pourriez-vous rappeler ce qu’était Gersaint ?
M. Rambert : Gersaint était un groupement d’intérêt économique (GIE), fondé en 1988, qui a été opérationnel pendant cinq ans. Il regroupait une dizaine d’études de commissaires-priseurs sur tout le territoire français (Paris, Toulouse, Lyon, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Rouen, Lille, Nantes, La Rochelle…). Nous organisions des ventes communes de tableaux et d’Art déco à Strasbourg, ville qui s’imposait alors comme le centre de l’Europe. Gersaint a bien fonctionné, jusqu’au délitement du groupe dans les années 1990.
F. Briest : Gersaint a, en quelque sorte, préfiguré ce que nous faisons aujourd’hui avec Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan à Paris, Deauville, Toulouse, Monaco et à Lyon. Pour notre maison, il s’agit de s’associer à des professionnels de qualité, de confiance, compétents, connaisseurs, séduisants pour notre clientèle et bien installés dans leur région depuis un certain temps.

Quelle est la spécificité de la SVV Rambert à Lyon ?
M. Rambert : Mon activité généraliste porte sur la vente de mobilier, d’objets d’art, de tableaux anciens, modernes et contemporains. Mon chiffre d’affaires annuel approche le million d’euros (1). Notre démarche qualité est garantie par la norme ISO 9001/2008 depuis 2010. Depuis 2008, je dispose d’un espace tout neuf au centre de Lyon, me permettant de recevoir agréablement et confortablement mes clients. Cette vaste salle de ventes en béton brut, parée de baies vitrées, s’ouvre généreusement sur des jardins privatifs. Elle est équipée d’un réseau Wi-Fi haut débit, d’écrans vidéo et d’une sonorisation dernier cri. C’est le plus récent hôtel des ventes de la région Rhône-Alpes, le plus moderne et le plus fonctionnel. Je compte y développer des activités culturelles (conférences, expositions, concerts…). Un hôtel de ventes en province doit être un lieu culturel. 

Que vous apporte Artcurial à Lyon ?
M. Rambert. : La maison de ventes parisienne me fait profiter de nombreux services (administratifs, financiers, documentaires…) qui vont améliorer l’offre que je propose à mes clients, avec l’avance sur vente par exemple. Grâce à son réseau, je vais pouvoir aussi élargir mon fichier acheteurs. Et mes collectionneurs auront désormais la possibilité de vendre à Paris sous la même enseigne. Les œuvres proposées à Lyon pourront être montrées sur divers lieux d’exposition du circuit d’Artcurial.

La maison Artcurial n’a-t-elle pas d’autre velléité de développement en France ou à l’étranger ?
F. Briest : Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan est en discussion pour finaliser d’autres partenariats ou associations dans l’Hexagone. Et nous irons à l’étranger quand nous serons très forts chez nous. 

Et à Marseille ?
F. Briest : Pourquoi pas… 

Que pensez-vous de l’affaire qui secoue Drouot ?
F. Briest : Drouot n’est pas une maison de ventes, mais une société de services et, en tant que telle, ses dirigeants ont une grande responsabilité vis-à-vis des clients de l’hôtel des ventes.
M. Rambert : Vu de province, les gens me disent que j’ai de la chance de ne pas être pris dans la mélasse.

(1) Il existe quatre autres SVV lyonnaises dont la SVV Aguttes, leader à Lyon avec 3,1 millions d’euros de produit vendu sur place en 2009. Artcurial-Lyon - Michel Rambert, 2-4, rue Saint-Firmin, 69008 Lyon, tél. 04 78 00 86 65, www.artcurial-lyon.com 

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°331 du 24 septembre 2010, avec le titre suivant : Francis Briest et Michel Rambert, coprésident d’Artcurial-Briest-Poulain-F. Tajan (Paris) et président d’Artcurial-Lyon-Michel (Lyon)

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