Foire & Salon

Fiac Online se veut un panorama de la création contemporaine 

Par Anne-Cécile Sanchez · lejournaldesarts.fr

Le 3 mars 2021 - 627 mots

PARIS

Occupant le terrain à une date et un format inhabituels, la Fiac sur Internet dure jusqu’à dimanche.

Fiac Online Viewing Rooms, ouverture public du 4 au 7 mars 2021. © Fiac
Fiac Online Viewing Rooms, ouverture public du 4 au 7 mars 2021.
© Fiac

En programmant le lancement de sa plateforme plusieurs mois après l’annulation de son édition au Grand Palais, la Fiac Online Viewing Rooms se positionne comme l’un des tout premiers événements digitaux de 2021. Un avant-goût de ce printemps que Roselyne Bachelot, la ministre de la Culture, avait annoncé « inexorable ». Et auquel Gagosian dédie son stand virtuel en mettant en avant le poème de Sully Prudhomme : « Ce beau printemps qui vient de naître / À peine goûté va finir… »

Deux cents galeries sont rassemblées pour cette édition. On notera l’absence de quelques piliers tels que Gladstone Gallery, Annely Juda Fine Art, Pace, Lévy Gorvy ou Mitchell-Innes & Nash, mais aussi de certaines enseignes appréciées pour leur travail de défrichage, comme la galerie parisienne Joseph Allen. Certaines reviennent après une ou plusieurs années d’absence. Ainsi de Thomas Bernard-Cortex Athletico ; Jeanne Bucher ; Poggi, Suzanne Tarasiève … D’autres font leur entrée : c’est le cas par exemple de Christian Berst, spécialiste de l’art brut, ou de Salle Principale. Quant à la pionnière des space projects parisiens, la galerie Exo Exo, pour sa première participation, elle est mise en avant par la sélection du commissaire Saim Demircan, qui a retenu une toile de Cecilia Granara, dont deux œuvres ont rapidement trouvé acquéreur.

« Le programme de choix curatoriaux » constitue l’une des valeurs ajoutées de cette version numérique, qui reprend ainsi un concept lancé par Art Basel. Les commissaires invités apportent une caution institutionnelle : Bernard Blistène, Emma Lavigne, Jean de Loisy, auxquels la Fiac a adjoint deux commissaires d’exposition étrangers : Saim Demircan et X Zhu-Nowell du Guggenheim.

Cette version en ligne se veut « dynamique » et « ludique » : outre ces sélections mises en scène dans de courtes interviews vidéo, une pastille « Rencontre fortuite » invite à cliquer pour découvrir une œuvre et à « essayer encore ! » pour relancer les dés. On peut également et de façon classique faire une recherche par artiste, par œuvre, par galerie ou par prix. 

Le spectre de ces derniers est très large : de 47 euros pour un Bouchonchat d’Alain Séchas (We Do Not Work Alone), 217 euros pour un Deuxième choix, bleu turquoise, y, 2020, de Claude Closky chez Laurent Godin, à 2 800 000 euros pour une sculpture de Richard Serra (galleria Guilermo de Osma). Si quelques œuvres avoisinent ou dépassent le million - une peinture de Soulages chez Karsten Greve ; un Concetto Spaziale de 1968 de Fontana chez Ben Brown Fine Arts ; une toile d’Anselm Kieffer, et une autre, de Robert Longo, chez Thaddeus Ropac ; une sculpture de Louise Bourgeois chez Hauser & Wirth… - cette édition promet cependant moins des records qu’un panorama de la scène contemporaine (de Leonor Antunes à Lois Weinberger)  avec la possibilité de découvrir quelques artistes émergents comme John Miller, Mélanie Matranga, Emilie Pitoiset …

Notons enfin que pour les galeries qui ne souhaitent pas communiquer un prix public, la fourchette indicative est plus large que celle adoptée par les autres foires online. Cela se traduit par des montants qui peuvent varier du simple au double, voire davantage, comme ce tableau de Picabia, 7091, 1938 proposé par la galerie 1900-2000 entre « 100 000 et 250 000 euros ». Cela laisse un peu songeur. 

Tandis que certaines galeries ménagent l’hypothèse d’une rencontre avec les œuvres en présentant dans leurs espaces la sélection figurant sur le site de la Fiac – ainsi de Balice Hertling, qui montre des dessins de Xinyi Cheng, Isabelle Cornaro et Simone Fattal – d’autres annonçaient déjà avoir tout écoulé en ligne. C’était le cas de Xavier Hufkens dont le solo de Sayre Gomez (des peintures ainsi qu’une sculpture à des prix allant de 15 000 dollars à 40 000 dollars) avait été vendu dès le premier jour.  
 

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