Belgique - Foire & Salon

FOIRE D’ART ET D’ANTIQUITÉS

Brafa, 70 bougies, 130 stands

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 27 janvier 2025 - 820 mots

BRUXELLES / BELGIQUE

Pour son 70ᵉ opus, la foire belge continue à améliorer son offre en accueillant seize nouvelles galeries.

Bruxelles. Devenue l’une des foires d’art les plus renommées d’Europe, la Brafa (Brussels Art Fair), née en 1956 à l’initiative du président de la Chambre royale des antiquaires de Belgique de l’époque, Charles Van Hove, continue de tracer son sillon, mêlant tradition et modernité. Mais la manifestation a bien évolué. D’abord en matière d’exposants. Peu nombreux au début – une cinquantaine tout au plus – et exclusivement belges, les participants voient leur nombre grossir au fil des décennies et les étrangers seront acceptés en 1995, suivant le souhait de Christian de Bruyn (alors président de la chambre). La Brafa a aussi changé quatre fois d’adresse : d’abord installée dans la salle Arlequin dans les Galeries Louise à Bruxelles, puis, à partir de 1968, au Palais des beaux-arts de Bruxelles, elle a investi le site de Tour & Taxis en 2004, avant de prendre place à Brussels Expo en 2022.

Dernier changement en date, l’arrivée du marchand Klaas Muller à la tête de la manifestation, en remplacement d’Harold t’Kint de Roodenbeke, qui a effectué quatre mandats successifs. Le nouveau président entend poursuivre le travail de l’ancien conseil, avec toutefois quelques évolutions : « Nous voulons continuer l’internationalisation du salon, en attirant de nouveaux exposants de pays comme la Suisse, les États-Unis, le Royaume-Uni… Nous souhaitons aussi renforcer nos liens avec le monde muséal et les fondations tant en Belgique qu’à l’étranger, afin de créer de nouvelles synergies. Notre troisième objectif est de conserver un équilibre au niveau des spécialités pour offrir un éventail aussi large que possible aux collectionneurs, en incluant aussi de nouvelles sections. »

35 galeries françaises

Cette année, 130 galeries venant de 14 pays différents ont été sélectionnées, parmi lesquelles 35 galeries françaises et 52 belges. En tout, 70 % des enseignes sont étrangères. La manifestation bruxelloise bénéficie d’un contingent d’exposants fidèles, à l’instar des antiquaires Axel Vervoordt (Anvers, Wijnegem, Hongkong) ; N. Vrouyr (Anvers), la plus ancienne maison de Belgique exclusivement spécialisée en tapis anciens et contemporains ainsi qu’en textiles ; Bernard De Leye (Bruxelles), spécialisé en orfèvrerie européenne du XVIe au XVIIIe siècle ou encore, à Gand, Francis Maere (tableaux et sculptures belges des XIXe et XXe siècles). Quand certaines galeries ont déclaré forfait (Nicolás Cortés, Bertrand de Lavergne, Röbbig München, Theunissen & de Ghellinck, Zlotowski ou encore Bailly Gallery), trois reviennent après une ou plusieurs années d’absence (Patrick Derom Gallery [Bruxelles], Dan der Meij Fine Arts [Amsterdam], Sylvia Kovacek [Vienne]).

Seize intègrent la manifestation pour la première fois. Parmi elles, l’enseigne Colnaghi (Londres, New York, Madrid et Bruxelles) et la DYS44 Lampronti Gallery (Londres), spécialisées dans les maîtres anciens ; Edouard Simoens Gallery (Knokke), orientée vers l’art d’après-guerre et contemporain ; la Galerie Lowet de Wotrenge (Anvers), spécialisée dans les peintures, dessins et sculptures de maîtres flamands et hollandais ; ou encore la néerlandaise Stone Gallery, qui expose des cristaux, fossiles et météorites. Cinq françaises font partie des nouveaux entrants : les galeries d’art contemporain Nathalie Obadia et Templon ; la galerie BG Arts, focalisée sur l’œuvre de verre de René Lalique de 1910 à 1945 ; la Galerie Capazza (Nançay, Cher) qui dévoile un solo show de l’orfèvre Goudji, et Christophe Perlès, qui concentre son offre sur les céramiques anciennes.

Comme à l’accoutumée, la foire belge a un invité d’honneur, en l’occurrence une invitée, l’artiste portugaise Joana Vasconcelos (née en 1971), reconnue pour ses sculptures monumentales et ses installations immersives. Par ailleurs, la Fondation Roi Baudouin sera présente avec une sélection d’œuvres issues de sa collection, tandis que, dans un espace situé à proximité, l’Institut royal du patrimoine artistique présente ses missions, depuis la conservation et la restauration d’œuvres d’art jusqu’à la gestion de collections et l’analyse scientifique. Enfin, le cycle de conférences quotidiennes, les « Brafa Art Talks », est de retour.

« Atmosphère pop »

Le tout prend place dans une scénographie imaginée par Volume Architecture (Nicolas de Liedekerke et Daniel Culot) en collaboration avec Beatrix Bourdon, directrice générale de la foire. « Chaque année, il y a une réflexion basée sur les tendances au niveau des couleurs notamment. Deux œuvres de grande taille de Joana Vasconcelos ont été intégrées au décor. L’artiste aimant les patchworks très colorés, l’atmosphère sera sans aucun doute chaleureuse et pop, ce qui reflétera d’autant plus l’aspect festif de cette 70eédition anniversaire », explique la directrice. Dans le Palais 4, de part et d’autre des entrées, un story wall retrace l’histoire de la foire depuis ses débuts. Le public peut y découvrir des photos des nombreuses personnalités (premiers exposants, célébrités, designers, familles royales, invités d’honneur) qui ont porté la la manifestation au fil des ans.

La Brafa reste le premier grand événement de l’année dans le calendrier et constitue un baromètre important pour le marché de l’art. L’an dernier, sous le sceau du centenaire du surréalisme, elle avait orchestré l’une de ses meilleures éditions. Saura-t-elle faire mieux en 2025 ?

Brafa Art Fair,
du 26 janvier au 2 février, Brussels Expo, place de Belgique 1, Bruxelles, www.brafa.art

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°647 du 17 janvier 2025, avec le titre suivant : Brafa, 70 bougies, 130 stands

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