Foire & Salon

Artissima, la foire où l’on prend son temps

Par Alexia Lanta Maestrati · lejournaldesarts.fr

Le 4 novembre 2019 - 466 mots

TURIN / ITALIE

La foire d’art contemporain a inauguré hier sa 26e édition dans une ambiance tranquille mais néanmoins attentive. 

Vue générale d'Artissima 2019. © Photo Perrotino - Piva - Bottallo / Artissima.
Vue générale d'Artissima 2019
© Photo Perrotino - Piva - Bottallo / Artissima

Artissima, la grande foire d’art contemporain italienne (et la seule d’importance en Italie, sa voisine Miart à Milan ne propose qu’une section d’art moderne), a ouvert ses portes aux VIP et aux professionnels hier, jeudi 31 octobre. Le jour du vernissage, les allées étaient pleines, mais à Turin on ne se bouscule pas. Les visiteurs prennent leur temps. Et du temps il en faut pour visiter les 208 stands, soit un peu plus que la Fiac (199), et moins qu’Art Basel (290).
 
Les galeries sont réparties en 7 secteurs. Un grand soin est apporté à la conception des stands et nombre d’entre eux misent sur des expositions personnelles, offrant un ensemble plutôt qualitatif. C’est pour cela aussi, qu’on a envie de s’y attarder. Dans une certaine mesure, il y a une prise de risque à Artissima. Les grands noms habituels de la scène internationale sont un peu moins présents qu’ailleurs, même si on y croise Joseph Kosuth (Lia Rumma, Milan) Gilbert et Georges ou encore Michelangelo Pistoletto (Giorgio Persano, Turin). Cela tient aux galeries présentes. Les grandes enseignes internationales (Pace, Gagosian, Perrotin) sont absentes, on trouve surtout des galeries « d’auteurs » mais néanmoins actives à l’international, 63 % des galeries sont étrangères, pour la grande majorité venue d’Europe (172) dont 11 françaises comme Raffaella Cortese Gallery, (Milan), Gb Agency (Paris) ou Richard Saltoun (Londres). 

La foire présente un savant mélange d’artistes émergents et établis. On y fait donc des découvertes, comme les oeuvres du turc Can Altay (Öktem Aykut, Istanbul), constituée d’extraits de journaux agrémentés de gommettes de couleur. Mais aussi des redécouvertes, comme les clichés en noir et blanc de Lynne Cohen (In Situ - Fabienne leclerc, Paris) qui saisissent, d’une façon dérangeante le quotidien de classe moyenne américaine ; la galerie est dans la section Back to the future, laquelle est consacrée aux oeuvres des pionniers de l’art contemporain des années 1960-1990.
 
Loin de la frénésie d’achats des premiers jours comme à Art Basel ou à la Fiac, les décisions sont aussi plus lentes. Ici, « le plus public est plus réfléchi, il prend son temps. Souvent les collectionneurs passent plusieurs fois voir les oeuvres pendant la foire. Bien entendu c’est aussi lié à notre marché. Pour les mastodontes les ventes vont plus vites, car leurs collectionneurs ont plus de moyens, ici ce sont des collectionneurs plus modestes » commente Francesco Giaveri de la galerie ADN (Barcelone), venu pour la 5e fois. Et tout ne se passe pas le premier jour, « les collectionneurs sont plus disponibles qu'à la Fiac, les ventes s’étalent sur la durée de la foire » pointe également Martina Panelli de la galerie Jocelyn Wolff (Paris).

Cet article a été publié le 1er novembre 2019

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