La renaissance de la revue Camera

Par Stefan Cornic · lejournaldesarts.fr

Le 18 janvier 2013 - 528 mots

PARIS [18.01.13] – La revue photographique emblématique Camera, créée en 1922 cessa de paraître en 1981. Elle reparaît en janvier 2013 sous l’impulsion de l’éditeur Bruno Bonnabry-Duval et de la journaliste Brigitte Ollier.

Plus de trente ans après sa disparition et quatre-vingt-dix après sa création, la revue Camera est relancée. Le magazine créé en Suisse en 1922 par Adolf Herz et l’éditeur C.J. Bucher, destiné à tous les amoureux de la photographie, avait notamment contribué à faire connaître des photographes comme Edward Steichen, Henri Cartier-Bresson, Robert Frank ou Josef Koudelka. Paradoxalement, elle cesse de paraître au moment où la photographie se démocratise, tant dans sa pratique que dans le marché de l’art, au début des années 1980.

Même logo, même volonté de promouvoir la photographie contemporaine, la revue trimestrielle compte favoriser la découverte et l’émergence de talents tout en donnant la parole à des acteurs reconnus de ce milieu. Dans un contexte global d’effervescence autour de la photographie, l’éditeur Bruno Bonnabry-Duval propose une formule qui, avec la plume lyrique de la journaliste de Libération Brigitte Ollier, énonce un discours précis sur ce médium.

Camera consacre une part importante de ses pages à une « rencontre », une conversation approfondie avec un ou une invité(e) qui plonge le lecteur dans une thématique choisie. Pour le premier numéro, la photographe Françoise Huguier est à l’honneur. Elle a récemment été directrice artistique de la troisième biennale des images du monde Photoquai en 2011, et marraine du troisième salon Photo Off organisé à la Bellevilloise en 2012. Dans le cadre du Prix de la Photographie de l’Académie des beaux-arts, Françoise Huguier a vu ses photographies exposées à l’automne 2012.

De la même manière que la revue cherche à éclairer le lecteur sur la création photographique contemporaine, l’acteur qui fait l’objet de la « rencontre » met la lumière à son tour sur un jeune artiste. Ce jeune talent bénéficie alors d’un portfolio, qui constitue une deuxième grande partie de la revue, et d’une exposition organisée par un partenaire privé.

Bilingue, tournée vers l’international, Camera, s’adresse aux curieux, passionnés et collectionneurs. Vendue au prix unitaire de 9 euros en kiosques et dans une centaine de librairies, son éditeur compte également sur les abonnements (40 euros annuels pour quatre numéros). Le premier numéro est diffusé à 16 500 exemplaires, chiffre qu’il espère augmenter à 22 000 pour les tirages prochains, partagés entre la France et l’étranger.

Ne pouvant que peu compter sur la publicité que la revue souhaite utiliser avec parcimonie, la troisième source de financement sur laquelle compte Camera pour assurer sa pérennité provient de partenaires privés. Ils sont au nombre de quatre, correspondants aux quatre portfolios qui seront présentés au cours de l’année. Ce sont eux, fondations ou mécènes ayant un lien particulier avec la photographie, qui accueillent l’exposition du jeune photographe choisi. A la fin de l’année, les quatre artistes mis en avant seront ensuite réunis et exposés, le temps d’une rétrospective, dans une structure institutionnelle cette fois.

Les autres pages de Camera sont consacrées à l’actualité photographique internationale et son marché, et enfin à l’édition, toujours dans l’optique d’informer, transmettre et donner le goût pour le médium photographique aux lecteurs.

Légendes photos

Françoise Huguier - Don't Move Singapour (2010) © Photo : Françoise Huguier pour Camera

Couverture du premier numéra de la revue photographique Camera ((Janvier-Février-Mars 2013) © Photo courtesy Camera

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