Quai Branly et jardin du Musée du quai Branly

Photoquai, un œil ouvert sur le monde

Du 13 septembre au 11 novembre 2011

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 24 août 2011 - 394 mots

Le principe directeur de Photoquai est séduisant et généreux : révéler les regards de photographes non occidentaux sur leur société et donner ainsi une opportunité d’émerger à des auteurs aux travaux inconnus en Europe.

Pour sa troisième édition, la Biennale des images du monde du Musée du quai Branly, à la direction artistique assurée cette année par la photographe et réalisatrice Françoise Huguier, a prospecté, à côté de pays traditionnellement couverts comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Brésil, dans des régions du monde qui avaient été peu explorées dans les éditions précédentes, tels l’Afrique de l’Est, Cuba et l’Asie du Sud-Est, sans pour autant mettre un pays, un thème, un genre ou une tranche d’âge à l’honneur. 

La qualité des découvertes est à la hauteur des ambitions et de la personnalité de sa directrice artistique soucieuse de faire « entendre le bruit du monde », et la sélection volontairement plus resserrée que celle de 2009 : 46 photographes de 29 pays, mais davantage de photographies, près de 400. Avec, cette année, un parcours libre d’accès qui, du quai Branly, s’immisce dans le jardin du musée et ouvre sur une présentation approfondie de chacun des photographes invités tout en laissant chaque série développer son propos. Récits multiples d’où émergent notamment, en thèmes récurrents, l’intime, la censure de l’homosexualité et le mal-être d’une jeunesse. 

Regards et questionnements existentiels aux antipodes géographiques et culturels où la fiction comme l’étrange, souvent convoqués, renvoient à un univers filmique, en particulier chez le Russe Sergey Loier proche de celui de Tarkovski, ou à une approche picturale, telles les natures mortes de Marian Drew composées à partir d’animaux tués sur les routes australiennes. La dérision et l’humour construisent d’autres mises en scènes railleuses que concentrent les portraits de femmes voilées du Marocain Hassan Hajjaj. Regards décalés que Photoquai 3 développe aussi au niveau de reportages inédits, à commencer par celui du Colombien Julian Lineros sur l’embrigadement des enfants par des groupes paramilitaires. Photojournalisme que mettent à l’honneur la Maison de l’Amérique latine et la Maison européenne de la photographie, institutions partenaires de Photoquai parmi d’autres, en réservant leurs espaces à l’une des plus grandes figures brésiliennes, José Medeiros.

Voir

« Photoquai, 3e Biennale des images du monde »
Musée du quai Branly et jardin du musée (en accès libre), 37 quai Branly, Paris 7e, www.photoquai.fr, du 13 septembre au 11 novembre 2011.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°638 du 1 septembre 2011, avec le titre suivant : Photoquai, un œil ouvert sur le monde

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