Faussaires allemands

L’enquête se poursuit

Par Olga Grimm-Weissert · Le Journal des Arts

Le 14 décembre 2010 - 442 mots

La police française enquête dorénavant en France dans cette affaire de faux tableaux expressionnistes et surréalistes.

PARIS - La police française enquête discrètement sur le versant français d’un trafic de faux tableaux expressionnistes et surréalistes, initié par plusieurs Allemands (lire le JdA no 336, 3 déc. 2010, p. 5). Après un trio familial, c’est une quatrième personne qui a été arrêtée en Allemagne. Le procureur de la République allemande de Cologne a demandé à la police française d’enquêter en France auprès de galeries d’art moderne qui auraient écoulé de présumés faux tableaux, peints avec génie et sur la base de documents d’archives. Quarante-quatre toiles en tout doivent aujourd’hui être retrouvées, pour être soumises à une analyse scientifique et être conservées comme pièces à conviction afin de percer le secret du trio allemand qui a été arrêté à la fin du mois d’août. Entre-temps, une des suspectes, Jeanette Beltracchi-Spurzem, a été libérée sous caution, certainement substantielle. En revanche, le procureur de la République allemande nous a confirmé l’arrestation d’une quatrième personne, sans pouvoir révéler son identité. Il pourrait d’agir d’Otto Schulte-Kellinghaus, de Krefeld, qui – parallèlement aux sœurs Beltracchi et en se référant à celles-ci – a vendu des tableaux modernes, en racontant qu’il s’agissait de la collection de son grand-père, la prétendue « Sammlung Knops ». M. Knops les aurait acquis auprès de la galerie Alfred Flechtheim dans les années 1920, selon la même histoire que celle relatée par les sœurs Beltracchi, avec leur grand-père Werner Jägers. 

Un Heinrich Campendonk qui s’est révélé faux
La libération de Jeanette Beltracchi-Spurzem sous caution n’aurait pas de lien avec son éventuelle culpabilité dans l’affaire des faux tableaux, imaginée et mise au point par Werner Beltracchi et sa femme Hélène, la sœur de Jeanette. Le dépôt de la caution sert uniquement à empêcher sa fuite, nous ont déclaré les autorités allemandes.La maison de ventes aux enchères allemande Lempertz, de Cologne, a vendu sept tableaux avec la provenance « Sammlung Jägers » ou « Sammlung Knops », ou encore « Alfred Flechtheim », dont quatre très probablement faux. Henrik Hanstein, le propriétaire de Lempertz, nous a indiqué avoir récemment remboursé ses clients lésés de la commission acheteur (environ 18 % du prix de vente). Lempertz a aussi proposé un avoir à ses bons clients galeristes et/ou collectionneurs, mais, pour le moment, seule une partie de cette somme a été versée sur leurs comptes.  La maison de ventes reste néanmoins toujours en conflit avec la société ukrainienne Trasteco Ltd. – qui a déclenché l’affaire cet été. Elle demande le remboursement des 2,9 millions d’euros versés pour l’achat chez Lempertz d’un tableau de Heinrich Campendonk, qui s’est révélé faux.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°337 du 16 décembre 2010, avec le titre suivant : L’enquête se poursuit

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