Inculpation des désormais célèbres faussaires allemands

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 30 mai 2011 - 467 mots

COLOGNE (ALLEMAGNE) [30.05.11] - Depuis l'automne dernier, une importante affaire de faux tableaux expressionnistes allemands et français secoue le marché de l'art moderne en Allemagne, en Suisse et en France. La justice allemande, qui enquête depuis août 2010, a avancé de manière décisive la semaine du 23 mai 2011.

Après neuf mois de détention provisoire pour deux présumés faussaires et plusieurs mois pour deux autres, quatre personnes ont été mises en examen par le procureur de la République d'Allemagne de Cologne. Les quatre personnes sont soupçonnées d'escroquerie en bande organisée, ainsi que de faux en écriture.

Il s'agit de Helene Beltracchi, 52 ans, de sa soeur Jeanette Spurzem, 53 ans, et le mari de la première, Wolfgang Beltracchi, 60 ans, qui prétendaient être les héritiers de la « Collection Werner Jägers » provenant de leur grand-père du même nom, décédé en 1992. Est également mis en examen Otto Schulte-Kellinghaus, 67 ans, qui a probablement inventé la « Collection Wilhelm Knops », là aussi d'après le nom de son grand-père.

Les quatre inculpés auraient mis de faux tableaux sur le marché international en se servant des maisons de ventes aux enchères en Allemagne, ainsi que de galeries, notamment à Paris. Ce faisant, ils se seraient enrichis de plusieurs millions d'euros. Seule Jeanette Spurzen a été libérée moyennant une caution substantielle, car elle n'aurait participé qu'à trois des cas d'escroquerie, les trois autres accusés restent en détention provisoire. Selon la loi allemande, ceux-ci risquent des peines d'un an à dix ans de prison.

A l'heure actuelle, quatorze tableaux (sur quarante-sept) sont considérés comme vraisemblablement contrefaits: deux tableaux de Max Pechstein, « La Seine avec pont et péniches » et « Nue allongée avec chat »; trois oeuvres de Heinrich Campendonk « Paysage avec chevaux », « Tableau rouge avec chevaux », « Dédié à Else Lasker-Schüler »; cinq tableaux de Max Ernst: « La Horde », « La Mer », « Oiseau », « Oiseaux dans la forêt hivernale », « La Forêt »; deux tableaux d'André Derain: « Matisse peignant à Collioure », « Collioure » ; un Kees van Dongen, « Nu avec chapeau », ainsi qu'un Fernand Léger « Nature morte ».

La justice allemande a établi une procédure séparée concernant les trente-trois autres tableaux saisis. Trois autres personnes seraient susceptibles d'avoir participé avec les accusés, à des activités tombant sous le coup de la loi. Le procureur de Cologne précise que ces griefs ne concernent pas le propriétaire de la maison de ventes aux enchères Lempertz, Henrik Hanstein.

Preuve de la grande confusion, le catalogue Sotheby's de la vente d'art contemporain du 31 mai 2011, reproduit un tableau de Max Ernst vraisemblablement faux, comme référence thématique pour le numéro 5 ainsi que pour le tableau de l'artiste allemand Wols, « La Flamme », page 20.

Légende photo

Max Pechstein, « Liegender weiblicher Akt mit Katze » (Nue allongée avec chat)

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