Mike Kelley, le subversif

L'ŒIL

Le 1 octobre 1999 - 247 mots

Au début des années 80, Mike Kelley, avec sa subversion délibérée des mythes américains et de sa culture populaire, démontrait toute la vitalité d’un art californien jusqu’alors méconnu.

Photocopies de dessins salaces monumentalisés sur les murs, bannières de feutres utilisées dans les universités et détournées afin de révéler une psyché politiquement incorrecte, lui permettaient de retourner l’idéologie puritaine pour en révéler toute les ambiguïtés et les refoulements.

Au début des années 90, durant des performances radicales, il accentuait à plaisir les références scatologiques et sexuelles. Pour autant, l’art de Mike Kelley n’est pas un art du trash et du mauvais goût comme le démontre sa nouvelle installation à Grenoble. Salle de test contenant de multiples stimuli connus pour susciter des réactions de curiosité et de manipulation se compose d’une cage d’acier et d’une rampe d’observation. À l’intérieur, les éléments disposés au hasard sont les répliques agrandies des structures de jeu utilisées par Harry Harlow dans les années 60 pour étudier les affects des primates. Le visiteur peut soit y entrer et jouer, soit observer ses congénères à partir de la rampe. Frame and Fame, l’autre sculpture de cette exposition, est la réplique de l’une des fontaines à souhaits du Chinatown de Los Angeles. Enquêter sur les codes de représentation, étudier les conditionnements sociaux, déconstruire les schémas de l’imaginaire humain constituent quelques-uns des nouveaux axes d’une pratique artistique trop rarement exposée en France.

GRENOBLE, Le Magasin, 17 octobre-16 janvier. À lire : Mike Kelley, éd. Phaidon, 199 F.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : Mike Kelley, le subversif

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