Le décès de l’artiste californien Mike Kelley

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 2 février 2012 - 411 mots

LOS ANGELES (ÉTATS-UNIS) [02.02.12] – L’artiste phare de la scène californienne s’est éteint mardi soir, le 31 janvier 2012, à l’âge de 57 ans. L’annonce de sa mort, peut-être causée par un suicide, met fin tragiquement à une carrière internationale à son apogée.

Mike Kelley est décédé mardi 31 janvier 2012. Retrouvé dans sa maison de South Pasadena à Los Angeles, il s’agirait d’un suicide, mais le Los Angeles Times souligne que la police n’a pas encore déterminé les causes exactes de sa mort et continue d’enquêter. Très présent dans les institutions internationales, les biennales et dans les collections privées, Mike Kelley était pourtant, selon ses proches, dans une période de dépression.

Né en 1954 dans la banlieue de Détroit (Michigan), il débute dans la musique en fondant le groupe Destroy All Monsters. En 1978, il part pour Los Angeles suivre des cours au California Institute of the Arts ; il y étudie sous la houlette de John Baldessari et Douglas Huebler. Dans les années 1980, la Cité des anges lui apporte la reconnaissance internationale qu’il espérait ; son ami Benjamin Weissman confie au L. A. Times que « Mike voulait devenir l’un des meilleurs artistes de sa génération ». Il a d’ailleurs l’honneur, dès 1993, de voir le Whitney Museum de New York lui consacrer une rétrospective monographique.

Perçu comme un révolutionnaire de l’art par les spécialistes, Mike Kelley élaborait des œuvres psychologiques et complexes, mêlant les métaphores et les mystères existentiels avec la dérision, le punk rock et la pop-culture kitsch. Artiste touche-à-tout, Kelley naviguait entre installations et performances tout en combinant sculptures, dessins, peintures, collages, assemblages textiles, objets et vidéos. Malgré des œuvres brutes et parfois osées, il refusait l’image de bad boy qu’on lui associait souvent.

Le monde de l’art américain et international se retrouve désorienté face à l’annonce de la disparition de la « star » de la scène californienne. Dans un communiqué, son atelier fait l’éloge de l’artiste : « Mike était une force irrésistible de l’art contemporain. Nous n’arrivons pas à croire qu’il est décédé. Nous savons que son héritage va continuer à toucher et à défier quiconque croisera son chemin ». Dans le L. A. Times, Paul Schimmel, conservateur en chef au Museum of Contemporary Art de Los Angeles, ajoute que « Los Angeles ne serait pas devenue une grande capitale internationale de l’art contemporain sans Mike Kelley […] De tous les artistes des années 1980, il était celui qui a réellement établi une identité nouvelle et complexe pour sa génération ».

Légende photo

Mike Kelley - Photo by Cameron Wittig courtesy Walker Art Center - source Wikipedia

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