Les carnets

Les quatre carnets qui sont parvenus intacts jusqu’à nous, sont rapidement devenus, à plus d’un titre, des objets de culte, convoités par tous ceux que passionnent les confidences écrites et dessinées de l’artiste. L’impossibilité de retrouver les trois carnets manquants n’a fait qu’accroître la ferveur des admirateurs. Mais ces carnets requièrent des soins tout particuliers de conservation et une trop fréquente manipulation, même délicate, fait courir de sérieux risques d’altération des couvertures comme des feuillets.

Les fac-similés réalisés en 1992 par les éditions du Sagittaire, à l’initiative de Maurice Arama et sous le contrôle des conservateurs du Musée du Louvre et du Musée de Condé à Chantilly, permettent désormais de prendre connaissance, sans limitation et sans crainte de cassure ou de déchirure, du contenu de ces carnets. Il a donc été décidé de présenter les fac-similés ouverts aux pages les plus significatives.

Une vitrine a été aménagée à cet effet, comportant quatre plans dont trois légèrement inclinés, sur lesquels reposent, de bas en haut, le fac-similé du carnet de Chantilly, celui du carnet "Burty", le plus célèbre des trois carnets du Louvre, celui acquis par le Louvre en 1983 et qui fut utilisé par Delacroix dès l’arrivée à Tanger, enfin le carnet à l’italienne, légué au Louvre en 1927 par Etienne Moreau-Nélaton avec l’ensemble de sa collection de peintures, dessins et archives. La lecture simultanée ainsi proposée constitue en quelque sorte le fil conducteur de l’exposition.