Musée national Fernand-Léger, Biot (06). Jusqu’au 11 octobre 2010

Fernand Léger

Belles mécaniques

Par Colin Cyvoct · L'ŒIL

Le 18 juin 2010 - 316 mots

Audacieux, bienveillant, fraternel : les contemporains de Fernand Léger(1881-1955) n’étaient pas avares de louanges quand ils évoquaient cet artiste qui se voulait un « primitif » des temps modernes.

Chantre sans concession d’une modernité qui lui semblait porter au plus haut les espoirs d’une humanité toujours avide de progrès, Fernand Léger était habité par un ardent désir de construire patiemment une œuvre totalement dédiée à la gloire de la civilisation industrielle.

« L’objet fabriqué est là, absolu, polychrome, net et précis, beau en soi ; et c’est la concurrence la plus terrible que jamais artiste ait subie », écrivait-il en 1925. Parmi ces objets industriels, il porta une attention toute particulière à ceux qui déjà commençaient à envahir l’espace public : panneaux de circulation, feux tricolores, signaux, lettres et pictogrammes, affiches publicitaires… Le développement des outils de communication, lié à l’essor des chemins de fer, des transports maritimes et aériens, et plus généralement aux mutations du paysage urbain, intéresse passionnément l’artiste.

Illustrant cet attrait jamais démenti pour l’avènement de « la beauté mécanique », le musée national Fernand-Léger de Biot présente une savante exposition-événement intitulée « Disques et sémaphores ». À partir d’un projet inédit élaboré par Arnauld Pierre, cette manifestation s’attache à retrouver l’influence et l’assimilation des signaux maritimes, ferroviaires et urbains dans de nombreuses œuvres de Léger peintes autour de 1920, tels la Composition (Le Disque), 1918, Le Grand Remorqueur, 1923, et La Ville, 1919.

Signaux, lettres et pictogrammes se retrouvent dans ces tableaux sous forme de motifs plastiques, parfois rigoureusement schématisés jusqu’à l’abstraction : « Le rapport des volumes, des lignes et des couleurs demande une orchestration et un ordre absolu. Toutes ces valeurs-là sont indiscutablement en puissance et dispersées dans les objets modernes. »

« Disques et sémaphores. Le langage du signal chez Léger et ses contemporains », Musée national Fernand-Léger, 255, chemin du Val-de-Pome, Biot (06), www.musee-fernandleger.fr, jusqu’au 11 octobre 2010.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°626 du 1 juillet 2010, avec le titre suivant : Fernand Léger

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