Art non occidental

Bordeaux (33)

De la richesse de l’art aborigène

Musée d’Aquitaine Jusqu’au 30 mars 2014

Par Virginie Duchesne · L'ŒIL

Le 19 novembre 2013 - 306 mots

Son titre est remarquable : « Mémoires vives, une histoire de l’art aborigène ». L’exposition du Musée d’Aquitaine dévoilent la diversité, la richesse et la vivacité étonnante de l’art aborigène à travers plus de cent cinquante œuvres exposées, anciennes et récentes…

Ou, dit-on aussi, ethnographiques et contemporaines. Même s’il semble délicat de séparer les deux, tant, selon Georges Petitjean, conservateur du musée consacré à cet art à Utrecht, « il est impossible de maintenir une division stricte entre l’ethnographie et l’artistique, entre la tradition et l’innovation » concernant l’art du continent australien.

Un art toujours difficile à appréhender à nos yeux européens depuis son apparition sur la scène artistique dans les années 1980, particulièrement lors de l’exposition de 1989 « Les Magiciens de la terre ». Depuis une vingtaine d’années déjà, la communauté de Papunya, au nord de l’Australie, avait révélé les signes, traits et points désormais familiers, tracés depuis des siècles sur les roches, les corps et le sol, puis transposés sur toiles, qui ont peu à peu conquis le marché de l’art puis les expositions occidentales. Une histoire sur laquelle est revenu le Musée du quai Branly lors de l’exposition « Aux origines de l’art aborigène » en 2012. Le Musée d’Aquitaine prolonge l’histoire. Après une première partie historique sur les premiers contacts avec les Européens, le racisme, les tournées dans les cirques et les premières études ethnographiques, la seconde partie se révèle la plus fascinante et la plus stimulante. On y découvre un art en perpétuelle réinvention, nourri d’influences surprenantes. Ainsi de l’hommage de Gordon Bennett à Basquiat rencontré à New York, de l’influence des artistes CoBrA, du travail à quatre mains entre deux artistes aborigène (Michael Nelson Jagamarra) et australien (Imants Tillers) et de la rencontre plus étonnante encore de l’artiste aborigène Bulun Bulun (décédé en 2010) et du chinois Zhou Xiaoping.

« Mémoires vives. Une histoire de l’art aborigène »,

Musée de l’Aquitaine, 20, cours Pasteur, Bordeaux (33), www.musee-aquitaine-bordeaux.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°663 du 1 décembre 2013, avec le titre suivant : De la richesse de l’art aborigène

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