Galerie

Aimé Maeght

Portrait d'un compagnon de route

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 7 août 2007 - 360 mots

Retour aux origines, à Saint-Paul-de-Vence. Après le bref passage de Dominique Païni, l’exposition d’hiver profite du centenaire du fondateur des lieux pour composer un parcours en forme d’hommage à Aimé Maeght (1906-1981). Œuvres, livres, archives, photographies et témoignages racontent le compagnon de route des artistes, des poètes et des écrivains.

Le portrait a ses nombreuses entrées et l’homme fut complexe, multipliant les activités, les rencontres et menant rondement ses affaires. Mais de cela l’exposition dit peu, rapportant plutôt une modernité triomphante, saisie par un Maeght passionné, judicieusement entouré et d’un appétit de faire sans limite. On le savait éditeur, galeriste, imprimeur, il fut aussi producteur de documentaires et de films d’artistes à la fin de sa vie, s’employant encore à longer au plus près la création dont il s’était fait le défenseur pendant plus de trente ans.

Le jeune homme venu du Nord grandit à Nîmes et opte à vingt ans pour le métier de dessinateur-lithographe. En autodidacte pressé, il entre chez l’imprimeur Robaudy, à Cannes. Maeght accélère. Il est affichiste, éditeur, publicitaire avant l’heure, galeriste amateur, quand la guerre en décide autrement et l’improvise courtier en art. Désormais se tisse son réseau. Désormais s’organise la légende.

On connaît la suite. Il sera question de peinture. De poésie. Et de livres. Mieux encore, des trois à la fois, puisque Maeght ose une intense et singulière activité d’éditeur de livres d’art après guerre. Braque, Reverdy, Char, Bonnard, Éluard, bientôt Paulhan, Valéry, puis Miró, Chagall et enfin Tapiès ou Rebeyrolle, tous participent à cette énergie d’une liberté et d’une fécondité précieuses, très vite relayée par la galerie de la rue de Téhéran à Paris. C’est là que le marchand montre avec une fine intuition la « Seconde Exposition internationale du surréalisme » en 1947, alors que la brillante génération d’avant guerre regagne l’Europe. Scandales, débâcles financières, échecs s’ensuivent souvent. Parfois. Puis moins. Puis plus. Le succès s’impose avec éclat. Jusqu’à l’Olympe en 1964, jusqu’à l’inscription du parcours de ce marchand élégant et pressé dans les murs de sa fondation.

« Hommage à Aimé Maeght », fondation Maeght, 623, chemin Gardettes, Saint-Paul-de-Vence (06), jusqu’au 11 mars, tél. 04 93 32 81 63, www.fondation-maeght.com

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : Aimé Maeght

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