En difficulté financière, le centre d’art BBB à Toulouse lance un plan social et pourrait fermer ses portes si la situation ne s’améliore pas d’ici 2026.

Toulouse (Haute-Garonne). Au BBB, les finances vont de mal en pis. « Entre 2023 et 2025, nous avons perdu l’équivalent de 80 000 euros d’aides publiques », révèle Léa Besson, codirectrice du centre d’art par intérim. Alors que ses partenaires lui ont versé 215 000 euros d’aide au fonctionnement en 2024, le centre d’art, membre du réseau DCA, doit composer cette année avec 176 000 euros, soit une baisse de 18 %. Quelques mois après avoir soufflé sa trentième bougie, l’association se retrouve dans une impasse : elle devrait terminer l’année avec un déficit de plus de 60 000 euros sur un budget total de 400 000 euros.
Seul le Département de la Haute-Garonne maintient inchangée sa subvention de fonctionnement (15 000 €). La Ville de Toulouse avait annoncé en décembre 2024 le gel de 40 % de ses subventions aux structures culturelles. Face à la colère des syndicats, la municipalité est revenue sur ses positions fin mars et a annoncé le versement de 60 à 80 % des subventions ; le BBB a ainsi pu toucher 48 000 euros de la Ville, soit 12 000 de moins qu’en 2024. Le centre d’art attend désormais le verdict du conseil municipal prévu en juin pour savoir si tout ou partie des 20 % restants lui sera versé.
Si la baisse de la Ville était redoutée mais attendue, l’annonce du montant de l’aide accordée par l’État est quant à elle tombée comme un couperet : sa subvention baisse de 25 %, passant de 100 000 à 75 000 euros. Du côté de la Région, la subvention de fonctionnement diminue peu (38 000 euros, 5 % de moins qu’en 2024), les économies se faisant surtout au niveau des formations pour les artistes-auteurs(trices) : l’aide de l’Occitanie est passée ici de 88 000 à 50 000 euros.
Le centre d’art dispose cette année d’un budget de programmation artistique de seulement 26 000 euros, contre 40 000 euros en 2024. Le BBB a dû annuler l’une des deux expositions prévues. L’équipe n’a eu d’autre choix que de supprimer la résidence de territoire qui devait déboucher sur cette exposition. La ligne budgétaire consacrée à l’éducation artistique a en effet été durement affectée par les baisses de subvention : cette activité devra se contenter cette année de 6 000 euros.
« Notre seule solution est de lancer un plan social et que des salariées s’en aillent », déplore Léa Besson. Les salaires représentant 65 % des dépenses annuelles du centre d’art, soit 260 000 euros, celui-ci doit se séparer d’au moins deux membres de son équipe d’ici à septembre. Des entretiens sont actuellement menés auprès des sept salariées dans le cadre du plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) qui sera lancé en juin. Dans un tel contexte, quel avenir pour le BBB ? Léa Besson n’est guère optimiste : « D’après nos calculs, le PSE ne devrait pas entraîner une baisse significative du déficit cette année. Si ce déficit ne diminue pas en 2026, nous devrons envisager une fermeture. C’est l’une des hypothèses les plus probables à ce jour. »
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À Toulouse, le BBB en péril
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°657 du 6 juin 2025, avec le titre suivant : À Toulouse, le BBB en péril








