Centre d'art - Frac

Éditorial

L’avenir commun des Frac et centres d’art

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 6 juin 2025 - 387 mots

Pour peser, Frac et centres d’art devraient fusionner les réseaux qui les fédèrent, DCA et Platform.

Vue de l’exposition « Paysages recommencés » lors de l'inauguration du Frac-artothèque Nouvelle-Aquitaine. © Antoine Fouchard
Vue de l’exposition « Paysages recommencés » lors de l'inauguration du Frac-artothèque Nouvelle-Aquitaine.
© Antoine Fouchard

Art contemporain. Le BBB de Toulouse est en grande difficulté tandis que le Frac Nouvelle-Aquitaine inaugure en fanfare un nouveau lieu à Limoges. Cette double actualité témoigne de deux situations différentes pour des lieux qui partagent la même ambition mais avec des moyens différents. Le BBB est le type même du centre d’art tel qu’on l’entend habituellement : un lieu d’aide à la production, organisant des expositions exigeantes permettant à de jeunes artistes de se faire connaître. Le Frac de Limoges est caractéristique des Fonds régionaux d’art contemporain dits de « deuxième génération », proches du musée d’art contemporain. Il préfigure même l’évolution générale des lieux d’art vers des espaces plus conviviaux qui conjuguent arts visuels et loisirs. De manière générale, les Frac, qui dépendent pourtant autant des pouvoirs publics que les centres d’art, bénéficient d’une plus grande attention des collectivités territoriales que ces derniers. C’est que les Régions, dès l’origine associées à leur création, en sont proches et les ont accompagnés dans leur développement à mesure que la collection grandissait, au point que les Frac sont aujourd’hui des institutions incontournables dotées pour nombre d’entre elles d’un bâtiment remarquable. Les Frac ont su aussi élargir leur public par des expositions plus accessibles et des animations et services au bénéfice de l’expérience du visiteur, répondant aux demandes des élus/financeurs. À moins d’être envisagés comme des leviers de développement territorial, à l’image du Creux de l’Enfer à Thiers, les petits centres d’art sont des structures plus légères, plus élitistes et donc plus fragiles.

Les uns et les autres gagneraient à se rapprocher et à fusionner Platform et DCA, les réseaux qui les fédèrent, afin d’atteindre une masse critique qui leur fait grandement défaut. 23 Frac et 58 centres d’art réunis dans la même structure pourraient mieux se faire connaître et organiser des animations communes. Il y a la Nuit aux musées, les Journées du patrimoine… pourquoi pas la « Journée des lieux d’art contemporain » ? Ces acteurs relativement dispersés pèseraient ainsi davantage face à leurs tutelles et pourraient mieux structurer la filière. Frac et centres d’art ne sont pas si éloignés que cela (les mobilités entre leurs responsables en témoignent) et partagent les mêmes préoccupations. Faire masse dans un environnement multiple et complexe favorise la pérennité.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°657 du 6 juin 2025, avec le titre suivant : L’avenir commun des Frac et centres d’art

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