Censure

Saccage du « Piss Christ » : deux hommes condamnés à des amendes

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 15 mai 2017 - 305 mots

AVIGNON (PACA) [15.05.17] - Deux hommes ont été reconnus coupables par le tribunal correctionnel d'Avignon lundi d'avoir dégradé en avril 2011 deux oeuvres de l'artiste américain Andres Serrano exposées à la collection Lambert et condamnés à des amendes de 2.400 euros et 4.800 euros.

Andres Serrano Piss Christ 1987
Andres Serrano Piss Christ, 1987, 114,9 x 83,2 cm, cibachrome, édition 10
© Collection Lambert

La constitution de la collection Lambert en partie civile a été jugée irrecevable en raison de l'absence de délibération du conseil d'administration. Son avocate avait réclamé 20.000 euros au titre du préjudice matériel pour la collection Lambert ainsi que pour l'artiste, à qui le tribunal correctionnel a accordé 1 euro de dommages et intérêts.

Colin Colinge, condamné à une amende de 4.800 euros, avait reconnu lors de l'audience avoir donné les coups de marteau qui ont dégradé deux oeuvres de l'artiste américain Andres Serrano, le cliché « Immersion Piss Christ » et une photo sous-titrée « Soeur Jeanne Myriam », exposées à la collection d'art contemporain Yvon Lambert, à Avignon, le 17 avril 2011.

Benjamin Michelet, condamné à 2.400 euros et pour qui les faits ont été requalifiés en « complicité de dégradation et détérioration », avait assuré être resté en bas. Les deux hommes âgés de 29 ans, qui se sont présentés comme d'anciens sympathisants du Renouveau français, s'étaient rendus la veille à Avignon pour participer à une manifestation qui avait réuni quelque 800 personnes à l'appel de mouvements catholiques pour protester contre l'exposition.

Quatre mois de prison avec sursis avaient été requis contre M.Michelet et une amende de 4.800 euros à l'encontre de M.Colinge, déjà condamné pour violences, contestation de l'existence de crime conter l'humanité et incitation et provocation à la haine raciale, lors de l'audience le 27 mars. « Pour cette action commando, on a prononcé le mot de blasphème. Quand on parle de blasphème, on rentre dans le monde de l'intolérance, de l'intégrisme », avait dénoncé le procureur de la République à Avignon, Philippe Guémas.

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