Festival

Metz inaugure son parcours numérique à ciel ouvert

Par Louise Wagon · lejournaldesarts.fr

Le 22 juin 2023 - 715 mots

METZ

Le festival Constellations de mapping et d’art numérique revient pour sa septième édition. Le Journal des Arts l’a vu en avant-première. 

Cymopolée par Luminariste (Benjamin Nesme et Marc Sicard) installée dans le Jardin Fabert à Metz © Louise Wagon pour Le Journal des Arts, 2023
Cymopolée par Luminariste (Benjamin Nesme et Marc Sicard) installée dans le Jardin Fabert à Metz.
© Louise Wagon pour Le Journal des Arts

A chaque période estivale, de nombreuses villes illuminent les façades de leurs monuments les plus célèbres avec un spectacle « son et lumière ». A l’instar de la cathédrale d’Amiens, de Strasbourg ou encore de Rouen, la cathédrale Saint-Etienne de Metz est également illuminée chaque soir par un mapping en deux actes.  Cette illumination intervient dans le cadre du festival international Constellations de Metz, qui se tient jusqu’au 2 septembre 2023.

Elle comporte donc deux projections à la suite. La première, Fractals, réalisée par Felix Franck, met en scène la transformation de la lumière en gaz atmosphériques, puis en structures liquides et atomiques, et enfin, en matière solide. La seconde projection, AI Datanova, réalisée par le collectif d’artistes turcs Ouchhh, crée un dialogue sonore et visuel entre les paysages urbains et stellaires de la ville en s’inspirant des cartes stellaires de Metz. Dans un spectacle impressionnant, les illuminations en mouvement épousent finement les lignes néogothiques de l’édifice, tandis que les moments où la cathédrale semble se désagréger sous nos yeux alternent avec des instants de splendeur où l’édifice rayonne. 

Cependant, Constellations est davantage un festival d’art numérique qu’un spectacle « son et lumière ». Son parcours nocturne, « Pierres numériques », dont le commissariat est assuré pour la troisième année consécutive par Jérémy Bellot, fait de Metz un musée à ciel ouvert, alternant entre mapping, installations audiovisuelles immersives, lasers, installations numériques et interactives… Pour sa 7e édition, ce parcours de 2,4 km explore la richesse des techniques de l’art numérique et présente douze œuvres réunissant quarante-trois artistes nationaux et internationaux, sous le thème du biomimétisme. 

Le parcours démarre Place d’Armes avec Eloge de l’air, une œuvre interactive fusionnant deux objets-symboles, l’étendard et la balançoire, pour en inventer un troisième, surréaliste et poétique, invitant les spectateurs à flotter et à se balancer. Puis direction la Cour du grenier de Chèvremont pour découvrir Omniprésence, une projection vidéo et laser de motifs qui se répètent à différentes échelles, pouvant être trouvés dans le monde naturel et dans les modèles mathématiques. 

Atelier Sisu, Evanescent, vue de l'édition 2023 de Constellations à Metz. © Jesse Lindemann
Atelier Sisu, Evanescent, vue de l'édition 2023 de Constellations à Metz.
© Jesse Lindemann

De nombreuses sculptures jalonnent le parcours, dont Evanescent, de l’Atelier Sisu (Sydney), une œuvre architecturale qui capte tous les sens, avec sa structure lumineuse et sonore. Sous le ciel étoilé de Metz, les spectateurs peuvent se balader autour et en dessous de l’œuvre qui vise à capturer le concept d’éphémérité et de fragilité sous une forme visuelle : la bulle.

Stimuliii, une installation pourvue de capacités sensorielles dans le cloître de l’Hôtel de Région, invite quant à elle à la contemplation. L’œuvre s’inspire des processus d’adaptation des espèces vivantes pour imaginer une nature radieuse et onirique, capable de détourner l’attention qui lui est portée lorsqu’elle se sent perturbée, afin d’inciter le spectateur à se questionner sur son empreinte. 

Plus loin, du haut du Pont Saint-Georges, le spectateur peut faire une halte dans sa balade et observer Constellation, un ballet galactique scintillant à la surface de l’eau. Juste en face, au Jardin Fabert, « 1024 architecture » a imaginé une installation qui évoque le passage d’une tornade sur la ville et s’attache à transcrire les émotions liées aux conséquences du changement climatique : peur, nostalgie, espoir. Cymopolée contraste l’urgence de la situation et le calme après la tempête. 

Les œuvres d’art numériques associées à des NFT font aussi partie de ce festival. Visibles à la chapelle des Trinitaires, des paysages presque féeriques apparaissent sur des écrans plats et sur des écrans cathodiques, dans le cadre de l’exposition « Câbles = Racines ». Ces œuvres sensibilisent le spectateur aux impacts environnementaux, en s’inspirant du biomimétisme pour explorer comment les câbles et les fils de l’Internet produisent un effet similaire à celui des racines nourrissant les plantes et leur permettant de communiquer entre elles. 

Les projections nocturnes ont lieu les jeudis, vendredis et samedis soir, de 22h30 à 0h15 à partir du 22 juin, de 22h à 0h15 à partir du 27 juillet, et de 21h30 à 0h15 à compter du 17 août. 

Constellations se singularise par deux parcours qui se visitent en journée : « Arts & Jardins » dont le thème est l’hybridation – renvoyant à la transgression, au changement et à la transformation ; et « Art urbain », un parcours qui explore notamment des questions sociétales à travers des peintures murales. 
 

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