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Les Frac fêtent leurs 30 ans avec une « pléiade » d’expositions

Par Sarah Barry · lejournaldesarts.fr

Le 4 février 2013 - 1000 mots

FRANCE

PARIS [04.02.13] – Les Frac fêtent cette année leurs trente ans en organisant un ensemble d’expositions intitulées les « Pléiades ». Directeurs et présidents des Frac, membres et anciens membres du ministère, artistes et partenaires se sont réunis vendredi 1er février 2013 pour lancer les festivités.

Le ton est à la célébration ce vendredi 1er février 2013 dans la salle de réception de la rue de Valois. La grande famille des Frac (Fonds régionaux d’art contemporain) est réunie à l’invitation d’Aurélie Filippetti, afin de se féliciter de trente années de travail dédiées à l’art contemporain et à son ouverture au public. Mais le but est aussi, et surtout, de présenter Les Pléiades, manifestations culturelles destinées à matérialiser symboliquement cet anniversaire sur la scène culturelle. Après la Ministre de la Culture et de la Communication venue ouvrir la cérémonie, a suivi une série de discours convenus tout autant que chaleureux.

Par « Pléiades », il faut entendre « étoiles dans une même constellation », explique Bernard de Montferrand, président de l’association PLATFORM, regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain. Les divers Frac, pris dans la singularité de leurs collections et de leur action, s’unissent dans leur soutien à la création contemporaine et dans sa diffusion au public le plus large. Les Pléiades doivent en témoigner. Chacune des 23 institutions a fait appel à un ou plusieurs créateurs en régions, et leur a offert carte blanche pour élaborer une exposition à partir de sa collection. Ces 23 manifestations, toutes porteuses d’un regard particulier sur l’art, seront présentées en régions avant d'être réunies en « pléiade » aux Abattoirs de Toulouse du 28 septembre 2013 au 5 janvier 2014, dans une « exposition d’expositions ».

C'est la diversité que Les Pléiades souhaitent avant tout mettre en avant, comme le souligne la représentante d'Alain Rousset, président de l'Association des Régions de France (ARF) : il s'agit d' « explorer la diversité de l'art contemporain, mettre en valeur sa richesse ». Xavier Franceschi, directeur du Frac Île-de-France, insiste ; il y aura parmi les artistes invités des designers, des scénographes. Est évoqué également le « Projet Ulysses », qui regroupera trois Frac et se posera comme un événement en marge de la manifestation principale. « Il y a des projets qui en ont généré d'autres », explique Xavier Franceschi, « on pourrait presque déjà parler du off des Pléiades ».

Mettre en avant les singularités et les partis pris de chacun ; valoriser un éclectisme donc, mais dans l’alliance. Les Frac n’ont pas tous la même histoire, à commencer par leur début ; le Frac Auvergne, né en 1985, doit se sentir moins trentenaire que le Frac Bretagne, créé en 1981. Mais qu’importe, l’amalgame ici est bienveillant ; il participe d’un désir d’unité, tourné vers les mêmes objectifs de « partage, d’ouverture et d’aventure », pour reprendre les mots d'Aurélie Filippetti. Cette dernière voit dans tous les Frac les mêmes « lieux pionniers », soucieux de mener des « actions de renouvellement permanent ».

Mais s’il faut vraiment fixer un départ commun, ce pourrait être l’initiative de Claude Mollard et de Jack Lang que la ministre, sous les flashs des photographes, salue d’une bise avant de serrer les mains du premier rang de son auditoire. Jack Lang, c’est un peu son année. Pour son lancement comme capitale européenne de la culture, il est présent à Marseille, et constate la bonne fortune d’une manifestation dont il est l’instigateur avec la ministre grecque de la culture de l’époque, Melina Mercouri. Récemment nommé à la tête de l’Institut du Monde Arabe, et lui-même président du Frac Nord-Pas-de-Calais, il peut aujourd’hui regarder le bilan d’une autre création de son ministère : les 23 Frac ont acquis plus de 26 000 œuvres, réunies dans la troisième collection d’art contemporain française, qui s’ouvre chaque année à plus d’un million de personnes.

Selon Bernard de Montferrand, « les Frac sont une sorte de trait d'union entre l’État et les Régions ». Elles saluent également l'appui de divers partenaires extérieurs, qui s'insèrent dans la toile. Le président de PLATFORM adresse ainsi ses remerciements à Richard Lagrange, directeur du Centre national des arts plastiques, et à Guillaume Houzé, collectionneur d'art et héritier des Galeries Lafayette, tous deux venus faire valoir leur soutien aux Pléiades.

La métaphore stellaire joue donc sur les différentes entités des Frac, avant de s'appliquer à la célébration des 30 ans. Chaque collection, comme une myriade de chefs-d’œuvre, s'organise en système autour du pôle régional qui la nourrit ; « centrifuge », elle est « destinée à rayonner sur le territoire » ; et dans le même temps, elle se regroupe avec les autres en une galaxie dont la rotation est stimulée par l’État. Le ministère a par exemple accordé en 2012 un budget de 9 millions d'euros (hors Corse) aux Frac, et s'apprête à le conforter en 2013 par une augmentation de 562 000 euros.

L’étoile, c’est aussi l’artiste, qui est placé au cœur de ces événements. Il n’est plus seulement producteur d’objets, il en devient le diffuseur et le médiateur. L’art contemporain se pose comme un terrain privilégié de cette décentralisation et de cette démocratisation de la culture mises en avant par le ministère Lang. Les Pléiades, à l’instar de la manifestation « Un Jour, une œuvre » du Centre Pompidou ou encore des « alertes » du Palais de Tokyo, témoignent de cette tendance. Plusieurs artistes sont d’ailleurs présents ce vendredi au milieu des présidents et directeurs de Frac, dont Vincent Lamouroux qui, profitant de dire le mot de la fin, met en valeur sa relation avec l’institution.

Après la manifestation finale de Toulouse, grande capitale régionale dont les bonnes conditions d'exposition ont convaincu les organisateurs, un projet à l'international emmènera Les Pléiades à Eindhoven en 2015, puis à Singapour en 2015-2016, à la demande du Singapore Art Museum. Une occasion de partager l'expérience avec le Van Abbemuseum et les Pays-Bas, mais aussi avec le Japon, dans le cadre de la Biennale de Singapour, dont le musée est l’organisateur.

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