Art contemporain

La fondation RuArts ouvre un deuxième lieu à Moscou

MOSCOU / RUSSIE

Fonctionnant jusqu’ici plutôt comme une galerie, la fondation dirigée par l’épouse d’un oligarque russe va s’installer dans un deuxième site.

Façade du nouveau site de la fondation RuArts à Moscou. © Photo RuArts
Façade du nouveau site de la fondation RuArts à Moscou.
© Photo RuArts

Moscou. L’une des plus anciennes fondations d’art contemporain russe se dédouble et s’installe dans un hôtel particulier moscovite d’une surface de 2 500 m2. Fondé en 2003 par la collectionneuse Marianna Sardarova, le deuxième de site de RuArts organisera dès son ouverture en décembre prochain des expositions et conférences, et abritera une médiathèque, une librairie et un café, a indiqué la fondation au Journal des Arts. Le bâtiment, situé entre la nouvelle et la vieille rue Arbat, dans le cœur historique de Moscou, appartient à la fondation, qui ne souhaite pas communiquer de chiffres. Les travaux d’aménagement en cours ont été confiés aux architectes Anton Nadtochiy et Vera Butko, du bureau moscovite Atrium.

RuArts fonctionne aujourd’hui principalement comme une galerie commerciale située à quelques centaines de mètres de la nouvelle adresse, juste en face du Musée d’art multimédia d’Olga Sviblova. Sur ses 800 m² et ses deux étages, RuArts a vu défiler les grands noms de l’art contemporain dans des expositions parfois retentissantes comme celles consacrées aux photographes russes Alexeï Borisov (né en 1943), Mikhaïl Rozanov (1973), ou au photographe japonais Nobuyoshi Araki (1940). La programmation de la directrice artistique de RuArts Catherine Borisoff repose sur des valeurs sûres de l’art contemporain russe, avec un penchant marqué ces derniers temps pour le street art.

La fondation organisera des expositions temporaires, tout en disposant d’un espace permanent puisant dans la collection personnelle de Marianna Sardarova. Celle-ci comprendrait plus de 2 000 pièces, dont une grande partie est consacrée aux non-conformistes des années 1960, mais aussi de la peinture classique et des œuvres contemporaines non russes. RuArts promet de mettre l’accent sur les programmes éducatifs et sur la médiation. La fondation n’a pas encore décidé si l’entrée sera libre ou payante.

Derrière Marianna Sardarova, dont le soutien à la création contemporaine est très apprécié en Russie, se trouve son mari, un milliardaire amateur de peinture classique russe et de safaris en Afrique, pas toujours éthiques. Propriétaire du groupe South Ural Industrial Company, Rashid Sardarov a bâti sa fortune sur ses liens privilégiés avec le géant gazier russe Gazprom. Selon une enquête très fouillée du journal Novaïa Gazeta, Sardarov aurait une fortune de 4 milliards de dollars. De quoi se montrer très généreux envers l’art russe.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°524 du 24 mai 2019, avec le titre suivant : La fondation RuArts ouvre un deuxième lieu à Moscou

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