Art contemporain - Prix

La Bourse Révélations Emerige s’érige dans le paysage des prix

Par Anne-Cécile Sanchez · Le Journal des Arts

Le 29 octobre 2020 - 550 mots

La septième édition d’une distinction qui a trouvé sa place a récompensé la plasticienne Loucia Carlier.

Paris. Loucia Carlier (née en 1992) a été désignée lauréate de la Bourse Révélations Emerige, par un jury composé du président du groupe Emerige, Laurent Dumas, d’Olivier Antoine, fondateur de la galerie Art : Concept, d’Éric de Chassey, directeur général de l’Institut national d’histoire de l’art, de Nanda Janssen, conseillère en arts visuels auprès de l’ambassade des Pays-Bas, d’Éric Mangion, directeur du centre d’art de la Villa Arson, de Vittoria Matarrese, directrice de la programmation des arts performatifs du Palais de Tokyo, et de l’artiste Anita Molinero.

Dans une sélection qui comptait une majorité de travaux de peinture, cette jeune plasticienne s’est distinguée par la maîtrise de nombreux savoir-faire, privilégiant la représentation, apparemment maladroite, de motifs et d’objets, par la création de moulages, de sculptures ou d’empreintes, de bois, plexiglas, céramique, plâtre, polystyrène ou encore de lithographie sur simili cuir. Mélangeant univers domestique et cosmos, formes archaïques et ufologie, entre maison de poupée et totem, son registre formel suggère un monde perdu.

Comme ceux des dix autres artistes nommés, le dossier de Loucia Carlier a été retenu parmi plus de 500 candidatures – la limite d’âge pour postuler étant fixée à 35 ans. L’attrait de la Bourse Révélations est lié à la mise à disposition d’un atelier pendant un an et à une dotation de 15 000 euros dévolue à une exposition personnelle en galerie. Pour les heureux élus, qui ne sont pas représentés par un vendeur professionnel, c’est une façon de faire leur entrée sur le marché. La lauréate 2020 bénéficiera ainsi de l’accompagnement de la galerie partenaire – cette année, Art : Concept.

Un prix différent des autres

La Bourse Révélations Emerige est encore jeune puisqu’il s’agit de sa septième édition. Elle vient rejoindre une cohorte d’accessits hexagonaux créés dans la foulée du prix de la Fondation Pernod-Ricard et du prix Marcel-Duchamp créé par l’Association pour la diffusion internationale de l’art français (ADIAF). Ces deux prix cultivent pour leur part une visibilité institutionnelle. Le premier récompense depuis 1999 un jeune artiste, dont une œuvre est offerte et exposée au Centre Pompidou. Depuis 2014, ce prix permet également au lauréat de réaliser un projet à l’étranger. Le second, le prix Marcel-Duchamp qui fête ses vingt ans [voir page 23], offre aux quatre nommés de voir leur travail exposé au Centre Pompidou pendant trois mois, selon les modalités d’un partenariat qui lui assure, depuis 2016, un rayonnement accru. Le lauréat perçoit par ailleurs une dotation de 35 000 euros.

Créé en 2007, le programme Audi Talents défend pour sa part la création émergente dans le domaine des arts plastiques, du design, de la musique, des arts numériques et des productions audiovisuelles. Chaque année, les Audi Talents Awards offrent ainsi aux créateurs primés les moyens logistiques de produire et d’exposer leur projet, soit une dotation financière de 70 000 euros chacun. En 2013, le commissaire indépendant Gaël Charbau en est devenu le directeur artistique.

Ce dernier est également le commissaire de l’exposition des projets des finalistes de la Bourse Révélations Emerige, intitulée cette année « Un monde à votre image ». Celle-ci rejoindra pour la première fois l’Hôtel des Arts de Toulon ; l’un des artistes sera ensuite invité en résidence à la Villa Noailles en 2021.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°554 du 30 octobre 2020, avec le titre suivant : La Bourse Révélations Emerige s’érige dans le paysage des prix

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