Art contemporain

Fabrice Hyber a été élu à l’académie des Beaux-Arts

Par Stéphane Renault · Le Journal des Arts

Le 11 mai 2018 - 562 mots

PARIS

La seconde tentative a été la bonne pour l’artiste retoqué une première fois en décembre dernier. Son élection au fauteuil de Chu Teh-Chun marque un renouvellement de l’Académie vers un art résolument plus contemporain.

Fabrice Hyber
Fabrice Hyber
Photo Valérie Zeitoun

1961 Naissance à Luçon (Vendée). Trente ans plus tard, en 1991, il s’attelle à la création du plus gros savon du monde (22 tonnes), moulé dans une benne de camion. Un autoportrait : « incernable, inclassifiable ». De fait, l’homme comme l’œuvre répondent à de multiples définitions : « Prothèse mentale qui prolonge la pensée par le corps » ou « entreprise mettant en réseau des individus, des idées et des savoir-faire ». En 1994, il crée « UR » (Unlimited Responsibility), sarl destinée à favoriser la production et les échanges de projets entre les artistes et les entreprises.

1997 Le créateur du petit (86 cm) « Homme de Bessines » vert aux allures d’extraterrestre faisant office de fontaine représente la France lors de la 47e Biennale de Venise. Il transforme le pavillon français en studio d’enregistrement et de diffusion d’émissions télévisées, la prestation qui lui vaut de recevoir le Lion d’or. En 1995, il avait déjà converti le Musée d’art moderne de la Ville de Paris en « Hybermarché » et installé l’année suivante un salon de coiffure professionnel au Centre Pompidou à l’occasion de l’exposition « Féminin-Masculin, le sexe de l’art ». À la fin des années 1990 apparaissent les « POFs » (Prototypes d’objets en fonctionnement), « testés » par le public au cours d’expositions. Ballon carré, voiture à double tranchant... ou comment déplacer la fonction originelle d’objets familiers et induire par de nouvelles formes 
de nouveaux comportements.

2001 L’artiste-entrepreneur-médiateur imagine à Tokyo au Japon le premier des « C’Hyber rallyes ». Le second aura lieu la même année à Vassivière, en Limousin. En 2002, 400 Parisiens battent le pavé de la capitale pour le « Paris C’Hyber rallye » organisé en partenariat avec le Musée d’art moderne de la Ville. Passionné par le concept de rhizome, il conçoit cette initiative comme une œuvre : un réseau d’échanges actifs et durables entre l’œuvre d’art, l’environnement et le public. Changement majeur, stipulé sur son site Internet : « À partir du 1er mai 2004, j’ai décidé, en pleine possession de mes moyens, c’est-à-dire en pleine santé, de supprimer le “t” de Hybert. »

2012 Plusieurs expositions mettent en lumière les différents aspects de son œuvre, peinture, recherche, objets : « Matières premières » au Palais de Tokyo à Paris ; « Prototypes d’objets en fonctionnement » au Mac/ Val à Vitry-sur-Seine, « Essentiel (Peintures homéopathiques) » à la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence mais aussi à l’Institut Pasteur, en collaboration avec la manufacture de Sèvres.

2018 Retoqué une première fois le 14 décembre dernier, l’artiste a été élu au fauteuil de Chu Teh-Chun (1920-2014) lors de la séance plénière du 25 avril, qui a vu également l’élection de Coline Serreau au fauteuil de Pierre Schoendoerffer (1928-2012) dans la section cinéma et audiovisuel et de Pierre Collin à celui de René Quillivic (1925- 2016). Jean-Luc Monterosso, cofondateur et ancien directeur de la Maison européenne de la photographie, a été élu quant à lui correspondant de la section de photographie. Depuis l’élection de l’artiste (et directeur des Beaux-Arts de Paris) Jean- Marc Bustamante, un rafraîchissant vent de renouveau semble souffler sur la vénérable institution, suscitant à nouveau les candidatures d’artistes de renom.
 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°501 du 11 mai 2018.

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