Denis Brihat - Photographe

Photographe -  Denis Brihat le rappelle régulièrement : « Portait, illustration, architecture, reproduction, travail dans le laboratoire : toutes ces disciplines m’ont appris. Au fil de ce parcours, ma photographie personnelle a toutefois assez vite coïncidé avec ma décision, en 1958, de vivre en Provence pour deux raisons : me consacrer à mon travail sur la nature et proposer des tirages photographiques ayant le même statut d’œuvre unique qu’un tableau ou une gravure. » De ce dialogue de plus de soixante-dix ans avec la nature et la matière même de l’image est née une poétique photographique du végétal confondante de beauté. Un coquelicot, un citron ou un oignon de Denis Brihat ne s’oublient pas. Son enseignement pas davantage, vous diront ses élèves.

L’exploration de la chimie des procédés photographiques qu’il a menée sans relâche forme une somme de savoirs que son ouvrage Les Métamorphoses de l’argentique,édité aux édition Le Bec en l’air pour ses 90 ans, détaille. Dans l’histoire de la photographie française, son œuvre tient une place importante. À part quelques expositions en régions et en galerie à Paris, son travail a été pourtant fort peu montré depuis la grande exposition de 1965 aux Arts décoratifs à Paris. La visibilité donnée à son travail appartient aujourd’hui à une poignée de personnes, au premier rang desquelles son épouse, infatigable ambassadrice, le galeriste Didier Brousse et la conservatrice du patrimoine Héloïse Conésa qui, bien avant d’incorporer la BnF, avait tissé un dialogue avec le couple. L’exposition en cours à la BnF comme l’entrée des archives à la Médiathèque du patrimoine et de l’architecture devraient éveiller intérêt et désirs.