Justice

Enquêtes pour des soupçons de viol et agressions sexuelles à l'école d'art L'Atelier de Sèvres

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 21 décembre 2021 - 503 mots

PARIS

Deux enquêtes ont été ouvertes en 2019 et 2021 sur des soupçons d'agressions sexuelles et de viol mettant en cause des enseignants de la célèbre école d'art L'Atelier de Sèvres à Paris, a-t-on appris lundi auprès du parquet, confirmant une information de Mediapart.

Voiture de police. © Jean Housen, 2015, CC BY-SA 4.0
Voiture de police.
Photo Jean Housen, 2015

Dans une déclaration transmise lundi à l'AFP, l'actuel directeur de l'établissement privé, Yann Fabès, a confirmé qu'une enquête interne avait été conduite en 2019, que les faits avaient été signalés à la justice et « les enseignants impliqués » licenciés.

« Une enquête a été ouverte des chefs de harcèlement sexuel et agressions sexuelles en août 2019 » et les investigations ont été confiées au 3e district de police judiciaire (DPJ), a indiqué le parquet de Paris, sollicité par l'AFP. Une autre enquête, confiée au 1er DPJ, « du chef de viol a été ouverte en avril 2021 », a ajouté le parquet, précisant que les deux enquêtes étaient « toujours en cours ». Un enseignant serait concerné par les deux enquêtes, selon une source proche du dossier. Ce professeur et une autre personne avaient été placés en garde à vue dans le cadre de la seconde enquête, puis relâchés, sans poursuite à ce stade, a ajouté la source proche du dossier, sans préciser la date.

Selon Mediapart, l'école privée avait lancé en avril et mai 2019 une enquête « après le départ, en 2018, de la direction d'alors de L'Atelier de Sèvres » et recueilli « les témoignages d'une dizaine d'élèves ». Cinq professeurs avaient été mis à pied, puis quatre renvoyés de l'école en juillet 2019 pour « faute grave », selon le média d'investigation. Trois d'entre eux ont engagé une procédure aux prud'hommes, est-il souligné. Dans sa déclaration reçue par l'AFP, Yann Fabès relate qu'en mars 2019, « l'équipe de direction actuelle de l'école a eu connaissance de violences et agissements dont les étudiantes et étudiants ont été victimes ». « Dès leur révélation, insiste-t-il, une enquête interne a été conduite et nous avons émis un signalement au commissariat d'arrondissement en mai et ensuite au procureur en juillet 2019 ». Selon Mediapart, les faits avaient été transmis à la justice sur la base de l'article 40 du code de procédure pénale, permettant à toute autorité ou tout fonctionnaire de signaler à la justice un crime ou un délit porté à sa connaissance.

Deux professeurs et un intendant, visés par les accusations d'étudiantes, ont nié les faits auprès de Mediapart« Nous avons accompagné les victimes et licencié les enseignants impliqués dans ces agissements intolérables, que nous condamnons très fermement », insiste l'actuel directeur, qui mentionne notamment l'organisation dans l'école de « conférences sur les violences sexistes et sexuelles » pour sensibiliser élèves et professeurs. Yann Fabès a précisé qu'au moment du signalement, « l'ancien directeur de L'Atelier de Sèvres avait déjà été licencié depuis octobre 2018 pour d'autres motifs ».

L'établissement privé, fondé en 1979, prépare « les étudiants à la réussite des concours des écoles supérieures de créations publiques et privées, en France et à l'international », selon son site internet. Situé dans le VIe arrondissement de Paris, il appartient au groupe Galileo.

Cet article a été publié par l'AFP le 20 décembre 2021.

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