Restitutions

Un Signac et un Pissarro restitués en France aux héritiers spoliés

Par LeJournaldesArts.fr · lejournaldesarts.fr

Le 1 août 2018 - 363 mots

PARIS

Une toile de Paul Signac et une autre de Camille Pissarro saisis en France pendant la Seconde Guerre mondiale ont été rendues aux héritiers de leur propriétaire.

Camille Pissarro, <em>Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu</em>, 1888.
Camille Pissarro, Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu, 1888, détail.

Deux tableaux de Paul Signac et de Camille Pissarro viennent d’être restitués aux héritiers du propriétaire historique des toiles, Gaston Lévy, se félicite le ministère de la Culture dans un communiqué du jeudi 26 juillet. Confisquées sous l’Occupation et perdues après la Seconde Guerre mondiale, les œuvres avaient été retrouvées par les services de douane français en 2000.

Elles avaient alors été inscrites sur la liste des Musées nationaux récupération (MNR), qui regroupe les œuvres retournées en France après leur confiscation par les nazis et dont les propriétaires n’ont pas été identifiés. La première toile avait rejoint les collections du Musée des beaux-arts de Marseille et la seconde celles du Musée d’Orsay, en attendant que leur origine soit retracée avec certitude. 

Camille Pissarro, <em>Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu</em>, 1888.
Camille Pissarro, Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu, 1888.

La documentation rassemblée par les ayant-droits et les recherches menées par le Service des musées de France, le Musée d’Orsay ainsi que par les Archives diplomatiques ont permis d’éclairer leur histoire. La Corne d’or, Matin de Paul Signac et Gelée blanche, jeune paysanne faisant du feu de Camille Pissarro avaient été confisqués par les forces de l’ordre sous l’Occupation. Retrouvés par les Alliés dans le château de Kogl en Autriche, les tableaux sont passés par le Central Collecting Point de Munich, carrefour européen pour les œuvres en cours de restitution, avant d’être renvoyés en France en 1947 et de disparaître dans des circonstances inconnues.

Les questions liées aux MNR sont nombreuses et plusieurs actions ont été menées ces derniers mois, notamment pour augmenter leur visibilité et les démarches de restitution qui restent rares. Deux salles consacrées à ces œuvres ont ouvert au Musée du Louvre fin 2017. Cette même année, un rapport commandé par Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture, proposait deux alternatives : rassembler les biens spoliés au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris ou créer une véritable structure administrative dédiée aux différentes recherches menées. Cette dernière proposition a été retenue par le gouvernement et s’inscrit dans la logique des déclarations faites par le Premier ministre dimanche 22 juillet concernant la restitution des biens culturels.

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