Société

Un club mythique de Berlin reconverti en lieu d’exposition

Par Alice Fiedler · lejournaldesarts.fr

Le 13 septembre 2020 - 482 mots

BERLIN / ALLEMAGNE

Le Technoclub Berghain, haut lieu du clubbing rouvre ses portes pour exposer des artistes contemporains.

Le Berghain à Berlin. © Photo Giorgio Minga
Le Berghain à Berlin.

La musique Techno qui fait autant partie de Berlin que l’art souffre plus que l’art de la crise sanitaire et économique, et ne voit pas le bout du tunnel. Le directeur du fameux club Berghain, Norbert Thormann, a décidé de collaborer avec la Fondation d’art Boros. Après six mois de fermeture, le club de musique a rouvert le 9 septembre dernier pour montrer les œuvres de 117 artistes contemporains dans une exposition intitulée « Studio Berlin ».

Tous les artistes ont leur atelier dans la capitale allemande. Les œuvres (photographie, sculpture, peinture, vidéo, son, performance et installation) ont, pour la plupart, été produites pendant le confinement. Parmi les artistes participants, figurent Rirkrit Tiravanija, Karl Holmqvist et Monica Bonvicini.

Selon Artnet News, l’exposition « Studio Berlin » a réussi à ne pas sombrer dans une nostalgie, mais permet une nouvelle expérience de Berghain : une installation in-situ de miroirs de Olafur Eliasson multiplie à l’infini l’image du spectateur dans le club, ou encore une vidéo de l’artiste Jonas Brinker, montrant une station touristique déserte et inachevée en Égypte peuplée de chiens errants.

 « Studio Berlin » peut être visitée en semaine avec un guide par groupe de 16 personnes, démarrant toutes les 15 minutes, ou seul le week-end. L’entrée coûte entre 18 et 20 euros. Les bénéfices des billets seront versés à Berghain. Les recettes espérées ne peuvent être comparées aux revenus normaux du club (qui pouvait accueillir jusqu’à 1 500 personnes), mais permettront au moins d’apporter quelques ressources.

Berghain est une légende mondiale du clubbing. Installée dans une ancienne centrale électrique de 3 500 m2, la piste de danse principale a une hauteur de plafond de 18 m et est soutenue par des piliers massifs en béton non peint. Des DJs les plus estimés de la scène électro y sont passés, tel des légendes de Detroit Carl Craig et Jeff Mills. 

Le sexe et la drogue ont aussi beaucoup fait pour le succès du club, rapporte le magazine Rolling Stones. Nombreux sont les coins où les gens pouvaient s’isoler : des chambres noires, de petits cubes privatifs à l’étage et de grandes cabines de toilette unisexes. 

L’absence de règlement sur les horaires de fermeture permettait des fêtes marathoniennes démarrant le vendredi soir et finissant le lundi matin.

La musique électronique tient une place particulière en Allemagne. Elle se développe dans les années 1970 grâce au groupe « Kraftwerk » (centrale électrique) de Düsseldorf. Ils deviennent connus aux Etats-Unis et y influencent toute une mouvance de musique. C’est à Detroit qu’apparaît pour la première fois le terme « techno ». 

La techno arrive en Allemagne de l’Ouest, mais c’est à la tombée du mur qu’elle trouve véritablement un terrain fertile. A l’Est, de nombreuses maisons et sites industriels sont désaffectés - un terrain de jeu idéal pour une jeunesse en manque de perspective qui se retrouve dans l’ambiance anarchique de fêtes illégales.
 

Thématiques

Tous les articles dans Actualités

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque