Justice

Un artiste russe jugé à Paris pour avoir incendié une façade de la Banque de France

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 10 janvier 2019 - 365 mots

PARIS

L'artiste contestataire russe Piotr Pavlenski est jugé jeudi à Paris pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France dans la capitale en octobre 2017, dans le but de dénoncer les « banquiers monarques ».

Piotr Pavlenski
Piotr Pavlenski en 2016

L'artiste et sa compagne Oksana Chaliguina, qui ont obtenu l'asile politique en France en mai 2017, comparaîtront en correctionnelle pour "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes". Ils avaient été arrêtés dans la nuit du 15 au 16 octobre 2017 devant une succursale de la Banque de France à Paris dont ils avaient incendié la façade.

Selon des images diffusées sur les réseaux sociaux, Piotr Pavlenski, crâne rasé et vêtu de noir, avait mis le feu aux murs de l'établissement, se tenant debout devant la porte d'entrée, en compagnie de son amie. Il entendait dénoncer le fait que "la Banque de France a pris la place de la Bastille, les banquiers ont pris la place des monarques". Piotr Pavlenski avait ensuite été mis en examen et placé en détention provisoire. En septembre, il a été libéré et placé sous contrôle judiciaire, avec interdiction de quitter le territoire français dans l'attente du procès.

Piotr Pavlenski, aujourd'hui âgé de 34 ans, affirme encourir dix ans d'emprisonnement dans un camp dans son pays sur la base d'accusations d'agression sexuelle qu'il conteste farouchement, après la plainte d'une actrice de théâtre en décembre 2016. M. Pavlenski et sa compagne se sont fait connaître en défiant régulièrement les autorités russes. Il s'est notamment rendu célèbre pour avoir arrosé d'essence et incendié les portes du siège de l'ex-KGB à Moscou et s'être cloué la peau des testicules sur les pavés de la place Rouge. En 2012, il s'était cousu les lèvres en soutien aux Pussy Riot, un groupe de jeunes femmes condamnées en Russie à deux ans de camp pour avoir "profané" la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou au cours d'une "prière punk" qui critiquait ouvertement le président Vladimir Poutine.

En juin 2016, Piotr Pavlenski, qui se revendique de "l'art politique" avait fait sept mois de détention puis avait été condamné à une amende pour avoir "endommagé" la Loubianka, siège historique des services de sécurité russes.

Cet article a été publié par l'AFP le 10 janvier 2019.

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