L’historien de l’art et conservateur dirigera la nouvelle fondation créée par le parfumeur, qui ouvre un nouveau musée à Arles en juillet.

Paris, Grasse (Alpes-Maritimes). Une nouvelle fondation d’entreprise va voir le jour cette année : après avoir largement investi dans la valorisation de son patrimoine ces dix dernières années, le parfumeur Fragonard donne plus de visibilité à ses activités culturelles. Philippe Costamagna (66 ans) a été choisi par les sœurs Costa – Anne, Agnès et Françoise, qui dirigent le groupe – pour mener à bien ce projet. L’historien de l’art, spécialiste de la Renaissance florentine, cumule ici le rôle de conservateur des musées et de directeur de la future fondation.
Depuis 2006, il dirigeait le Palais Fesch-Musée des beaux-arts d’Ajaccio, poste dont il a démissionné en juin 2024. Philippe Costamagna portait un projet de musée consacré à Napoléon, qui devait s’installer dans l’hôtel de ville d’Ajaccio : un chantier de grande ampleur, soutenu par le maire, mais qui n’a plus les faveurs du conseil municipal. L’enlisement de ce dossier a précipité son départ, effectif en septembre.
Au sein de la Maison Fragonard, Philippe Costamagna dirige désormais six musées : trois musées du parfum à Paris, et trois musées à Grasse (Musée du parfum, Musée provençal du costume, Villa-Musée J. H. Fragonard). Lesquels d’entre eux feront-ils partie intégrante de la fondation ? Cette question doit être tranchée dans le courant de l’année : les musées du parfum, qui sont des lieux de présentation du patrimoine mais aussi des points de vente pour le parfumeur, pourraient ne pas répondre au caractère « non lucratif » des statuts d’une fondation d’entreprise.
Le réseau des musées Fragonard va s’étendre avec l’ouverture en juillet d’un « Musée de la mode et du costume » à Arles (Bouches-du-Rhône). Annoncée en 2021, cette inauguration a été retardée par la crise liée au Covid-19, durant laquelle l’entreprise a mis en pause la restauration de l’hôtel Bouchaud de Bussy. Situé en centre-ville, cet hôtel particulier du XVIIe siècle était devenu une clinique médicale dans les années 1960, puis un hôtel dans les années 1980.
Fragonard a choisi le Studio KO (qui a conçu le Musée Yves Saint Laurent de Marrakech) pour réaliser cette restauration ainsi que la première scénographie du musée, qui n’accueillera que des parcours temporaires. Ces derniers valoriseront deux collections de costume provençal, celle de Magali Pascal – collectionneuse à l’origine du musée, décédée peu après l’acquisition de son fonds par les sœurs Costa – et celle d’Hélène Costa, la mère des trois dirigeantes. La collection de cette dernière est déjà présentée dans le Musée provençal du costume et du bijou de Grasse, et sera partagée entre les deux établissements.
« Cette inauguration sera le point d’orgue de notre politique culturelle, explique Agnès Webster-Costa, c’est l’aboutissement d’un projet de musée que Magali Pascal essayait de créer depuis trente ans. »
Pour diriger ce nouveau musée, Philippe Costamagna peut s’appuyer sur un spécialiste du costume provençal, Clément Trouche, responsable historique de la collection Pascal et lui-même collectionneur de costumes. L’ancien directeur du Palais Fesch poursuivra également la politique d’acquisition de l’entreprise centrée sur les artistes grassois (Jean-Honoré Fragonard, Marguerite Gérard, Jean-Baptiste Mallet), ainsi qu’une programmation faisant la part belle aux artistes femmes : la portraitiste Adèle de Romance (1769-1846) sera ainsi cet été à l’honneur à Grasse.
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Philippe Costamagna, d’Ajaccio à la « Fondation Fragonard »
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°651 du 14 mars 2025, avec le titre suivant : Philippe Costamagna, d’Ajaccio à la « Fondation Fragonard »









