Michelle Donelan, nouvelle ministre de la Culture en Grande-Bretagne

Londres. La nouvelle secrétaire d’État au Numérique, à la Culture, aux Médias et aux Sports va enfin pouvoir se mettre au travail après les onze jours de semi-activité consécutifs à la mort d’Elizabeth II, le 8 septembre. L’histoire retiendra que la nouvelle Première ministre Lizz Truss, investie le 6 septembre, fut l’une des dernières à avoir vu la reine. L’histoire retiendra aussi, la presse anglaise étant toujours aussi féroce, que Michelle Donelan détient le record du plus court mandat au ministère de l’Éducation : deux jours.

Elle était entrée dans le cabinet de Boris Johnson en février 2020 en tant que ministre des Universités, puis en juillet 2022, le même Boris Johnson l’avait promue ministre de l’Éducation. Mais deux jours après sa nomination, elle démissionnait, comme la plupart des membres du cabinet, afin de faire pression sur Johnson pour qu’il quitte le 10 Downing Street.

Michelle Donelan (38 ans) est relativement jeune en politique, c’est en 2015 qu’elle a conquis son fauteuil de députée dans une circonscription du sud-ouest de l’Angleterre, sous l’étiquette des conservateurs. Elle a par la suite été réélue. Comme son mentor en politique, elle était opposée au Brexit avant le référendum de 2016.

Auparavant, après des études en histoire et politique, elle était partie aux États-Unis pour une carrière dans le marketing de l’événementiel, en particulier chez World Wrestling Entertainment, spécialisé dans les matchs de catch.

Si son portefeuille ministériel peut paraître vaste (Culture, Communication et Sports) à comparer avec celui de la Rue de Valois, en réalité il l’est moins. L’administration de la Culture est nettement moins développée outre-Manche, et corrélativement moins dotée budgétairement. La presse anglaise souligne plutôt les chantiers dans le domaine de la communication, à commencer par la privatisation de la chaîne de télévision Channel 4. Mais elle va devoir nécessairement s’occuper d’un secteur qui emploie 4 millions de personnes et qui va certainement souffrir d’une récession, à laquelle s’ajoute une inflation galopante. À plus long terme, la Culture pourrait être un facteur d’influence pour l’image d’une Grande-Bretagne fragilisée par le Brexit. Encore qu’il sera difficile de faire mieux que la couverture mondiale des funérailles d’Elizabeth II.