Politique

Métiers d’art : vers un opérateur d’État unique ?

Par Francine Guillou · lejournaldesarts.fr

Le 18 janvier 2019 - 385 mots

PARIS

Un rapport parlementaire préconise -entre autres- la création d’un opérateur unique pour organiser le secteur des métiers d’art.

Assemblée Nationale
Panorama de l'hémicycle de l'Assemblée nationale réalisé avec des photos prises en septembre 2009.

Auditionné le 16 janvier par la commission des affaires économiques et sociales de l’Assemblée nationale, le député Philippe Huppé (LRM) a défendu « 22 propositions au service des métiers d’art et du patrimoine vivant » figurant dans un rapport rendu au Premier ministre le 11 décembre dernier et intitulé « France, Métiers d’excellence »

Commandé en juin 2018 à Philippe Huppé, historien et président de l’association Villes et Métiers d’Art, en collaboration avec les députés Raphaël Gérard et Gilles Le Gendre, le rapport de trois cents pages, dont Le Journal des Arts a pu prendre connaissance, estime le secteur des métiers d’art à 60 000 entreprises pour 120 000 emplois et un chiffre d’affaires de 15 milliards d’euros.

La mesure phare du rapport est la création d’un opérateur de l’Etat unique sous la forme d’un groupement d’intérêt économique (GIE) « afin d’assurer la préservation et le développement des savoir-faire d’excellence ». Ce GIE serait issu de la fusion de l’Institut supérieur des métiers (ISM) et de l’Institut national des métiers d’art (INMA), dont les missions « sont mal identifiées, parfois connexes, voire se chevauchent dans certains cas » selon le rapport. 

L’organisme ainsi créé deviendrait « un observatoire national et international », accompagnerait les professionnels dans leurs démarches administratives, dans leurs développements technologiques et dans leurs demandes de formation, enfin gérerait les labels du secteur. 

Le nouvel opérateur des métiers d’art serait créé à l’image d’Atout France, « exemple à suivre » selon les auteurs du rapport. La forme du GIE permet en effet le mélange des missions de service public et les activités du secteur concurrentiel au sein d’une même structure. Ainsi, représentants des ministères (Économie, Culture, Éducation nationale, Affaires étrangères…) côtoieraient fédérations, collectivités, syndicats, associations, élus et entreprises. 

Surtout, grâce à des activités commerciales, le GIE créerait des ressources propres, et grâce à la fusion de l’INMA et de l’ISN (2,6 millions d’euros de subventions cumulées dans le projet de loi de finances 2019), sa création pourrait se faire à moyens constants, estime le rapport. Un argument de poids pour Bercy et Matignon, qui selon nos informations, seraient favorables à la création d’un GIE, en passant par une loi d’ici à la fin de l’année 2019.

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