Société

53 % des artisans d’art inquiets pour leur avenir

Par Julie Paulais · lejournaldesarts.fr

Le 25 novembre 2015 - 570 mots

PARIS

PARIS [25.11.15] – L’enquête menée par les Ateliers d’Art de France révèlent la fragilité d’un secteur qui réalise un chiffre d’affaires médian entre 51 000 et 100 000 euros. Les plus jeunes artisans prévoient cependant une hausse de leur activité.

Pour la première fois, une étude économique a été réalisée sur les ateliers d’art en France, à l’initiative d’Ateliers d’art de France, le syndicat des professionnels des métiers d’art. Menée par le cabinet Xerfi, cette étude qui vient d’être publiée dresse un panorama des entreprises de métiers d’art intervenant dans la restauration du patrimoine, et met en exergue les problématiques auxquelles sont confrontés ces ateliers d’art.

Réalisée du 20 juillet au 8 septembre 2015, l'étude a été menée auprès de 359 chefs d’entreprises et dirigeants d'ateliers d'art, par le biais d’une enquête en ligne de 90 questions autour de 8 thématiques.

Il en ressort plusieurs points importants. D’abord, 76 % des entreprises interrogées exercent à la fois sur le marché de la création et sur celui de la restauration, et un tiers d’entre elles ont affiché une hausse de chiffre d’affaires depuis 2009. Cette stratégie de complémentarité s’avère être un axe de développement majeur pour l’économie des ateliers d’art, l’activité de création serait en effet plus dynamique que celle de restauration et apporterait aux ateliers une visibilité accrue.

74 % des dirigeants d’ateliers d’art sont à la tête de leur entreprise depuis leur création, un chiffre qui s’explique notamment par le fait que 75 % d’entre eux déclarent avoir choisi ce métier par passion. De plus 49 % des structures interrogées ont été fondées après 2000 : une nouvelle génération de professionnels passionnés prend place au sein du secteur et contribue à sa dynamique (40 % des 25-34 ans prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires en 2015, contre 18 % pour les plus de 50 ans).

53 % des répondants se disent inquiets quant à l’avenir de leur métier et seuls 14 % envisagent de recruter dans les 12 prochains mois. Les entreprises du secteur sont notamment fragilisées par l’érosion des marchés publics. En effet, il y a 78 % de pessimistes chez les acteurs opérant essentiellement sur les marchés publics, contre 47 % pour ceux qui n’y interviennent quasiment pas. De plus, 80 % des entreprises opérants sur ces marchés ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires depuis 2009.

Le secteur est en majorité composé d’entreprises unipersonnelles (54 %) au développement fragile, et 80 % d’entre elles ont moins de 5 salariés. 30% des ateliers d’art réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 30 000 euros, et le chiffre d’affaires median des entreprises s’établit entre 51 000 et 100 000 euros. Le secteur est donc majoritairement composé de très petites entreprises qui ont des difficultés à accéder aux dispositifs et aux marchés qui leur permettraient pourtant de se développer.

Contrairement aux idées reçues, seuls 26 % des répondants ont été formés par la voie de l’apprentissage, et 5 % des répondants envisagent de recruter un apprenti. Si l’apprentissage est considéré par l’ensemble des répondants comme un maillon essentiel de la transmission, l’embauche d’un apprenti représente pour la majorité d’entre eux une véritable contrainte, notamment en raison des coûts engendrés (temps de formation qui pénalise la production). Toutefois, la majorité des professionnels (62 %) ont complété leur formation dans le domaine de la restauration du patrimoine aux côtés d’un pair dans son atelier, en dehors de tout cadre formel.

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Logo des Ateliers d’Art de France © Photo : Ateliers d’Art de France

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