Deux députés RN s’alarment de l’état du bâtiment et interpellent le Gouvernement sur ses responsabilités. L’un des deux évoque une « reconstruction ou une relocalisation ».

L’Opéra Bastille, fleuron lyrique inauguré en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution française, se retrouve au cœur d’une offensive parlementaire menée par le Rassemblement national. Le 24 juin 2025, deux députés du parti de Marine Le Pen ont saisi officiellement la ministre de la Culture sur l’état préoccupant de l’édifice et la gouvernance de l’Opéra national de Paris.
Caroline Colombier (Charente) et Sébastien Chenu (Nord) pointent tous deux une dérive budgétaire et une défaillance manifeste dans l’entretien de ce bâtiment public. En cause : un diagnostic alarmant livré en mai par la ministre de la Culture elle-même devant la commission des finances, faisant état de graves risques structurels et évoquant explicitement la possibilité d’un effondrement de la scène. La facture prévisionnelle de la rénovation s’élève à 400 millions d’euros, sur un total de 600 millions d’ici 2037 si l’on inclut les travaux prévus au Palais Garnier, aux ateliers Berthier et à l’École de danse selon le député du Nord.
Dans sa question écrite, Caroline Colombier rappelle que l’Opéra Bastille a déjà coûté 784 millions d’euros à sa construction et que, malgré près de 100 millions d’euros de subvention annuelle de l’État, « les dispositifs d’entretien, de maintenance ou de suivi technique n’ont pas permis d’anticiper les désordres constatés ». Elle réclame l’ouverture d’une enquête administrative pour identifier les responsabilités dans la dégradation du site, ainsi que l’examen de scénarios alternatifs, comme « une reconstruction ou une relocalisation » (sic), de l’Opéra Bastille avant de valider une dépense d’une telle ampleur.
Sébastien Chenu, lui-même amateur d’art lyrique, s’inquiète surtout du calendrier : les travaux ne devraient débuter qu’en 2030, laissant encore cinq années de fonctionnement sous contrainte, au risque de mettre en danger personnels et spectateurs. Il s’interroge sur le défaut d’alerte technique et sur les garanties financières et éthiques entourant le recours au mécénat. Il souhaite comprendre « comment un tel monument national a pu être laissé sans surveillance technique suffisante au point de nécessiter aujourd'hui un chantier d'une ampleur aussi considérable ».
Plusieurs expertises techniques ont confirmé l’état de vétusté avancée de l’édifice. Le complexe de verre et d’acier, conçu par l’architecte Carlos Ott, souffre notamment de pathologies structurelles et de défaillances dans ses systèmes techniques. La Cour des comptes avait déjà alerté en 2024 sur la consommation énergétique excessive du bâtiment et la dégradation de ses équipements.
L’Opéra national de Paris prévoit une fermeture progressive de Bastille à partir de 2030, avec une programmation maintenue au Palais Garnier et dans des lieux partenaires.
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L’Opéra Bastille préoccupe le Rassemblement national
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