Les surprises du Palmarès 2012

Par Jean-Christophe Castelain · Le Journal des Arts

Le 19 juin 2012 - 717 mots

Les quatre « majors » parisiens sont au coude à coude. Les musées nordistes ne cessent de progresser.

La tête du classement présente en 2012 une situation inédite. Alors que l’an dernier, le Centre Pompidou et le Quai Branly étaient premiers ex aequo, cette année le Centre Pompidou reste seul en tête tandis que les trois autres grands musées parisiens sont tous en seconde position. Beaubourg affiche une santé éclatante : une fréquentation en hausse de 13,6 % (dont 15 % pour les visiteurs payants), des recettes commerciales qui suivent ( 12,7 %), des collections qui se sont enrichies pour plus de 15 millions d’euros d’œuvres…  Alfred Pacquement, le directeur du Musée national d’art moderne, qui doit théoriquement partir à la retraite en 2013, multiplie les expositions temporaires (14) et avec 6,4 millions d’euros, bénéficie du plus gros budget pour cela. Si l’art moderne reste le fonds de commerce du Centre (Edvard Munch), les expositions d’art contemporain attirent également lorsqu’elles ont une thématique exotique à l’instar de la très controversée « Paris-Dehli-Bombay ».

Le Musée d’Orsay a partiellement tiré avantage de l’ouverture des nouvelles salles d’Art décoratif et de la rénovation des salles impressionnistes qui ont rouvert, en octobre, dans un contexte social un peu chahuté. Il ne s’en installe pas moins solidement en seconde place au côté du Louvre et du Quai Branly. Reste que, malgré les soixante-neuf critères du Palmarès, il devient de plus en plus difficile d’individualiser l’activité de ces quatre « majors » qui se comparent moins entre eux, et encore moins avec les musées en région qu’avec leurs homologues à l’étranger.

C’est au pied du podium que les évolutions sont les plus remarquables. Les musées nordistes confirment encore une fois leur dynamisme avec pas moins de trois musées dans le top 10. Ainsi le LaM de Villeneuve d’Ascq a encore gagné neuf places, capitalisant sur sa réouverture en septembre 2010 lui permettant d’afficher des taux de progression flatteurs en 2011. La remontée du LaM est d’autant plus remarquable qu’il n’est pas un musée de beaux-arts au sens classique, et doit s’appuyer sur une programmation riche et inventive pour attirer les visiteurs. Le Palais des beaux-arts de Lille a également gagné une place et remporte le prix honorifique de premier musée des beaux-arts en région (voir page 26), au détriment de celui de Lyon handicapé par une baisse de sa fréquentation (-8,5 %) malgré l’acquisition de plusieurs tableaux de Soulage.

C’est un autre musée du Nord qui profite aussi de sa réouverture après travaux en octobre 2010 pour faire un bond dans le classement : le Musée départemental de Flandre à Cassel gagne soixante-quatorze  places. Moyennement desservi par le réseau autoroutier, il devrait profiter de l’ouverture du Louvre Lens prévue pour la fin de cette année, à moins de soixante kilomètres mais toujours par des routes départementales. Le tourisme culturel est plus que jamais la clef du succès, il constitue au plan national près de 42 % des visiteurs. Et lorsqu’un musée n’est pas situé dans une grande ville comme à Paris où les taux de visiteurs étrangers atteignent 67 % (Le Louvre), profitant d’un trafic naturel, il faut investir longtemps dans la programmation et la communication pour se créer une notoriété nationale voire internationale.

Méthodologie

Cette enquête a été réalisée d’avril à mai 2012, via un questionnaire adressé à 600 musées (de beaux-arts, d’archéologie et d’histoire nationale). Parmi ces institutions, 322 ont répondu et 303 sont classées. Le croisement des réponses a permis de réaliser trois sous-classements au palmarès général : « Accueil des publics » ; « Dynamisme » et « Conservation ». Les informations non communiquées n’ont pu être prises en compte et affectent la notation globale. Les musées fermés au public (le plus souvent pour travaux) sont absents de ce palmarès. Les résultats reposent sur 69 critères d’évaluation, auxquels a été attribué un coefficient allant de 1 à 3. Les réponses oui/non sont notées de 5 à 15 points selon leur importance. Les questions quantitatives sont notées de 1 à 15, selon la méthode des quintiles, ce qui permet de rééquilibrer le rapport entre petites et grandes structures. À l’exception de la question sur l’appréciation du site Internet, réalisée par la rédaction du JdA, toutes les autres réponses sont fournies par les musées, sauf erreur manifeste corrigée par la rédaction.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°372 du 22 juin 2012, avec le titre suivant : Les surprises du Palmarès 2012

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