Italie

Tourisme

Les paquebots bannis de Venise

La décision du gouvernement italien est cependant provisoire, en attendant une solution définitive. Un appel à contribution a été lancé.

Venise. L’annonce a été faite le jour du 1 600e anniversaire de la fondation présumée de Venise. Le gouvernement italien a offert un cadeau aux dauphins qui frayent de nouveau dans le Grand Canal depuis le début de la pandémie et la suspension du tourisme de masse. Mais surtout un cadeau à la préservation du patrimoine de la cité lacustre. Les paquebots sont désormais interdits de pénétrer dans le centre historique et seront contraints de jeter l’ancre à Marghera, le port industriel de la ville. C’est une décision prise « afin de protéger un patrimoine culturel et historique qui appartient non seulement à l’Italie, mais au monde entier », ont déclaré les ministres de la Culture, du Tourisme, de l’Environnement et des Infrastructures, dans un communiqué commun.

Cette décision reste néanmoins temporaire. Les autorités italiennes « lancent un appel à contribution » pour trouver « une solution définitive au problème de la circulation des gros navires à Venise ». L’idée de la création d’un nouveau terminal hors de la lagune de la ville historique est envisagée. Elle avait été relancée en 2012 suite à la catastrophe du Costa Concordia qui s’était échoué au large de l’île du Giglio. Le gouvernement de l’époque, dirigé par Mario Monti, décidait d’adopter en urgence un décret pour interdire le passage des navires de plus de 40 000 tonnes au cœur de Venise. Un décret peu appliqué. Leurs passages incessants accélèrent l’érosion de ses fondations fragiles et provoquent des fissures. Les incidents n’ont cessé de se répéter et de véritables drames ont été évités de justesse. En juin 2019, le navire de croisière MSC Opera, de 275 mètres de long, heurtait un quai d’embarquement dans le canal de la Giudecca. Des appels au bannissement des paquebots s’étaient multipliés, mais rien n’avait été fait. 

Mieux concilier tourisme et préservation du patrimoine
Avant la pandémie plus de 23 millions de passagers faisaient escale chaque année en Méditerranée, dont environ 11 millions dans des ports italiens et 1,4 million à Venise. Selon l’Association internationale des compagnies de croisière (Clia), ces navires touristiques génèraient des retombées économiques annuelles de 436 millions d’euros pour la péninsule, dont 283 millions à Venise. 

La pause du tourisme de masse qui menaçait la ville est l’occasion de repenser son activité touristique pour préserver son avenir. L’Unesco ne cesse d’appeler l’Italie à le faire de manière courageuse, mais surtout concrète. 
 

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°564 du 2 avril 2021, avec le titre suivant : Les paquebots bannis de Venise

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