Italie - Spécial Covid-19

Les musées italiens participent à la campagne de vaccination 

Par Olivier Tosseri, correspondant en Italie · lejournaldesarts.fr

Le 16 avril 2021 - 554 mots

ITALIE

Toujours fermés, certains lieux culturels mettent à disposition leurs salles pour y accueillir des centres de vaccination.

Le musée Capodimonte à Naples. © Wolfgang Moroder, 2016, CC BY 2.5
Le musée Capodimonte à Naples.
Photo Wolfgang Moroder, 2016

Être contaminé par la beauté des lieux. C’est tout ce que risquent les italiens qui ont la chance de franchir les portes d’un musée en cette période de fermeture des lieux culturels en pleine pandémie. Les seuls autorisés à y pénétrer sont ceux qui viennent pour s’y faire vacciner. Pour accélérer la campagne de vaccination de masse qui patine dans la péninsule, le gouvernement italien a décidé de multiplier les centres où administrer les doses de sérum. 

De nombreux espaces culturels sont ainsi utilisés par les autorités sanitaires. Le Castello di Rivoli a mis à disposition certaines salles du musée. Un exemple qui a été largement suivi. Le Museo Nazionale Scienza e Technologia de Milan, le centre des congrès de Rome, imaginé et construit par l'architecte Massimiliano Fuksas, ou encore le Lingotto, le centre industriel historique de la FIAT à Turin, abritent des centres de vaccination. A Naples, le musée d’Art Contemporain MADRE offre une visite de ses collections à ceux qui viennent s’y faire immuniser contre le Covid. 

Toujours dans la cité parthénopéenne, le musée Capodimonte n’est pas en reste. Son directeur, le français Sylvain Bellenger, a réservé un des bâtiments du parc du château. « Nous avons choisi plusieurs œuvres de nos collections pour la salle d’attente, explique-t-il. Nos visiteurs peuvent aussi profiter d'un parc immense, un jardin historique, le plus grand parc urbain d'Italie, qui est aussi un musée botanique. Nous avons donc ici l'association de la culture, de la santé, du bien-être. » Chaque jour environ 1 200 doses de vaccins y sont administrés.
 
Au niveau national le seuil de 300 000 injections quotidiennes a été péniblement atteint alors que l’objectif fixé par le gouvernement est de 500 000. Près de 10 millions d’italiens ont reçu la première dose et un peu plus de 4 millions la deuxième. Des chiffres sensiblement identiques à ceux de la France. Ils sont encore trop faibles pour endiguer la progression du virus qui tuent chaque jour environ 500 personnes dans la péninsule tandis qu’environ 15 000 autres nouvelles personnes sont contaminées. 

Une situation épidémiologique qui empêche pour l’instant d’alléger sensiblement les mesures de lutte contre le Covid. L’Italie a fait le choix d’une régionalisation en divisant par couleur ses vingt régions. Rouge (risque élevé), orange (risque modéré) et jaune (risque faible). En janvier de nombreuses régions figuraient dans cette dernière catégorie ce qui avait permis la réouverture des musées mais pas des cinémas ni des théâtres. Mais le regain des contaminations dans le sillage des variants du virus a provoqué dès le mois de mars une nouvelle fermeture. Si la campagne de vaccination s’intensifie, le gouvernement envisage de faire repasser en zone jaune l’essentiel de la péninsule en mai. 

La colère gronde dans le monde de la culture, l’une des principales victimes économiques des mesures de confinement. L’annonce de l’accueil de public, même limité, dans les stades pour le championnat d’Europe de football en juin prochain a provoqué la colère d’un secteur qui se sent discriminé. Les maires de plusieurs villes dont Venise et Florence, mais aussi le ministre de la Culture Dario Franceschini, demandent la réouverture des musées, cinémas et théâtres au plus vite a fortiori si les spectacles ont lieu à l’air libre. 
 

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