Justice

Les héritiers de Franco poursuivis par Saint-Jacques-de-Compostelle

Par Jérémie Glaize · lejournaldesarts.fr

Le 18 octobre 2018 - 281 mots

MADRID / ESPAGNE

La capitale de la Galice réclame aux héritiers du dictateur deux statues de la cathédrale que celui-ci se serait appropriées.

Visite en 1941 de Francisco Franco et de sa femme, Carmen Polo, lors d'une cérémonie religieuse à l'église de Santa María
Visite en 1941 de Francisco Franco et de sa femme, Carmen Polo, lors d'une cérémonie religieuse à l'église de Santa María

Les héritiers du dictateur Francisco Franco, à la tête du pays de 1939 à 1975, sont poursuivis par la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle, concernant deux statues que la famille affirme avoir acquise légalement, comme l’indique El Pais.  

Le conflit porte sur deux statues romanes du XIIe siècle, qui représentent les personnages bibliques Abraham et Isaac. Elles appartenaient à un ensemble de sculptures se trouvant dans l’avant-nef de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur le Porche de la Gloire. 

Le Porche de la Gloire, cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en 1892
Le Porche de la Gloire, cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, en 1892
Photo Constantin Uhde (1836–1905)

Au XVIIIe siècle, les sculptures originales sont dispersées, et seulement neuf d’entre elles sont localisées, parmi lesquelles celles qui se sont retrouvées entre les mains de la famille de Franco. En 1954, suite à une visite du dictateur et de sa femme, les statues avaient disparu, avant de décorer les différentes résidences d’été du dirigeant franquiste. 

« Il est évident que Carmen Polo les a vues, les a appréciés puis les a emmenées » a déclaré Xoaquín Monteagudo, avocat du conseil municipal de la ville, en faisant référence à l’ancienne épouse du dictateur. La famille Franco affirme « posséder un titre de vente entre particuliers légal », tout en admettant ne pas en avoir la preuve matérielle. 

Le décès de Carmen Franco, fille du dictateur, survenu en décembre 2017, avait fait de ses sept enfants les héritiers des biens du dictateur, parmi lesquels les deux sculptures concernées, ou encore le Pazo de Meiras, manoir familial situé en Galice. 

Le procès, qui devait initialement avoir lieu lundi 16 octobre, a dû être reporté au 19 novembre prochain en raison d’un nouveau fait de procédure. 
 

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