Allemagne - Restitutions

Le gouvernement allemand veut coordonner les différentes agences d’identification d’œuvres d’art spoliées

Par Cléo Garcia · lejournaldesarts.fr

Le 9 octobre 2014 - 427 mots

BERLIN / ALLEMAGNE

MAGDEBURG (ALLEMAGNE) [09.10.14] – Le gouvernement fédéral allemand poursuit ses efforts dans la recherche d’œuvres d’arts spoliées en approuvant la proposition de la déléguée du gouvernement fédéral pour la Culture et les Médias, Monika Grütters, pour la création d’un centre réunissant différentes institutions chargées d’enquêter sur la provenance de biens culturels.

La création à Magdeburg du Deutsches Zentrum Kulturgutverluste (littéralement, un « centre allemand des pertes de biens culturels ») a reçu le feu vert du gouvernement fédéral allemand mercredi 8 octobre 2014, rapporte le quotidien allemand Die Welt. Le projet est porté par Monika Grütters, déléguée du gouvernement fédéral allemand pour la Culture et les Médias (« ministre de la Culture et des Médias »). Le centre sera consacré à la recherche et à l’identification d’œuvres d’art spoliées sous le Troisième Reich, notamment en aidant diverses institutions publiques ou privées et des collectionneurs à les repérer dans leurs collections et à en rechercher l’origine.

Ce nouveau centre réunira et coordonnera des institutions existantes dont les missions sont précisément la recherche de l’origine d’œuvres d’art spoliées, comme le poste de coordination de Magdeburg, fondé en 1994, avec la base de donnée Lost Art qui répertorie les œuvres spoliées sous l’Allemagne national-socialiste, le bureau de recherches de provenance (Arbeitsstelle für Provinienzforschung) de Berlin, la task force créée en 2013 pour enquêter sur les œuvres de la collection de Cornelius Gurlitt ainsi que le centre de recherche « Art dégénéré » de la Freie Universität de Berlin. Selon le site de la Bundesregierung, l’objectif est de « fédérer en un centre les initiatives du Bund, des Länder et des communes ». Le nouveau centre sera situé à Magdeburg, capitale du Land Saxe-Anhalt, où se trouve déjà le siège de l’institution Lost Art. Les quatorze postes existants seront portés à vingt et 5 millions d’euros supplémentaires en tout seront accordés.

Monika Grütters estime que l’Allemagne a une responsabilité particulière dans le traitement des œuvres d’art spoliées, rapporte la DPA. La polémique autour du trésor de Gurlitt a montré à quel point l’engagement de l’Allemagne n’a pas été suffisant. « Nous devons redoubler d’efforts concernant les recherches de provenance [des œuvres d’art] et les questions de restitution », écrit-elle sur le site de la Bundesregierung.

Le centre ne sera pas uniquement dédié aux œuvres spoliées sous le Troisième Reich, mais effectuera également des recherches sur des biens culturels confisqués sous le régime communiste de la République Démocratique Allemande.

La décision définitive sera prise après que les Länder et les communes aient voté lors d’une conférence à Essen vendredi 10 octobre 2014.

Légende photo

Monika Grütters - © Photo Christof Rieken - 2009 - Licence CC BY-SA 3.0

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