Diplomatie culturelle - Spécial Covid-19

La « Saison de la France au Japon » est différée

Par Olympe Lemut · Le Journal des Arts

Le 20 décembre 2020 - 503 mots

FRANCE

Cette saison culturelle ne débutera qu’à l’automne 2021, en raison du report des Jeux olympiques de Tokyo à l’été 2021.

Architecture en fête, Villeneuve-lez-Avignon, France, 2015. Projet validé dans le cadre de la future saison de la France au Japon. © Olivier Grossetête
Architecture en fête, Villeneuve-lez-Avignon, France, 2015. Projet validé dans le cadre de la future saison de la France au Japon.
© Olivier Grossetête

Paris. La crise liée au Covid-19 n’épargne pas la diplomatie culturelle et entraîne le report de la Saison de la France au Japon, initialement prévue d’avril à octobre 2021. Selon son organisateur, l’Institut français (IF), elle se tiendra désormais d’octobre 2021 à mars 2022 (1). Principale raison invoquée, le report des Jeux olympiques 2020 de Tokyo à l’été 2021. Comme l’indique Diane Josse, commissaire générale de la saison, « la visibilité de cette saison aurait été quasi nulle avec les JO en juillet à Tokyo ». La décision, ajoute-t-elle, a été prise en concertation avec « les tutelles (soit les ministères des Affaires étrangères et de la Culture), les mécènes et l’ambassade de France à Tokyo ». En conséquence, la programmation a été remaniée avec les partenaires culturels japonais, déjà occupés à décaler leurs propres projets en 2021. Diane Josse ne mentionne que « deux ou trois projets perdus dans la nouvelle programmation » sur les dizaines que prévoit cette saison culturelle. Enfin, en raison du report de six mois, l’appel à la labellisation des projets a été prolongé jusqu’à janvier 2021, mais l’IF précise que « les nouveaux projets ne pourront faire l’objet que d’une labellisation sans financement […], sous réserve qu’ils soient retenus par le commissariat général ». La programmation n’est donc pas encore finalisée.

Une expo « Paris 1900 »

Parmi les grands axes de la saison, Diane Josse cite la volonté de « ne pas se contenter du rayonnement culturel français, ni d’une simple diffusion de projet », en raison d’une crise sanitaire mondiale qui oblige à repenser l’événement. Elle mentionne « l’image un peu désuète de la France auprès du public japonais », une image où le luxe et l’artisanat d’art occupent une large place. Les industries françaises du luxe sont d’ailleurs bien présentes parmi les mécènes, à l’instar de LVMH qui préside le comité de mécènes, auquel participent aussi Kering et Chanel, Vinci et Air France. Si le luxe et ses créateurs font partie de la programmation, Diane Josse insiste sur des aspects telles la gastronomie française, très réputée au Japon, ou la recherche universitaire : « Les Japonais ne connaissent pas bien le domaine de l’animation française ou des recherches sur l’intelligence artificielle. Des débats grand public seront organisés sur ces sujets. » La plupart des projets seront coproduits avec des partenaires japonais et avec le soutien ponctuel d’entreprises françaises implantées sur place.

Une exposition devrait résumer l’esprit de cette saison : le Musée d’Orsay prépare « Paris 1900 capitale des arts », en lien avec le thème des Expositions universelles. Cette période a vu apparaître l’engouement français pour le japonisme, tandis que le Japon a découvert l’art de vivre français, ainsi que le rappelle la commissaire : « Nous voulons mettre en valeur le dialogue continu entre les deux pays, et la relation sur le long terme, depuis la fin de l’ère Meiji. » Représentations théâtrales, présentations de start-up et expositions d’artistes contemporains compléteront le programme, pour une saison qui dépasse le culturel au sens strict.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°557 du 11 décembre 2020, avec le titre suivant : La « Saison de la France au Japon » est différée

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